Le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) est une initiative du ministère de l’Economie et des Finances. Il est né de la volonté du gouvernement d’apporter une réponse urgente aux préoccupations des populations. Il intervient dans les domaines de l’éducation, de la santé, l’eau potable et des ouvrages de franchissement. Selon le rapport du plan d’action 2023, le taux d’exécution global des travaux au 31 décembre de la même année est de 94,66% pour un taux attendu de 100%. Le PRISE est financé par le budget de l’État avec le concours financier de sociétés d’Etat dont la Loterie nationale burkinabè (LONAB) et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO). Sa mise en œuvre s’étend sur la période 2020-2025 dans toutes les régions du Burkina Faso.
Au titre de l’année 2023, il était prévu la construction et l’équipement de 26 complexes scolaires et de 15 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS). De même que 2 bâtiments administratifs, 4 dalots, un radier et 80 forages.
Le bilan de la réalisation des infrastructures scolaires affiche un taux d’exécution de 95,94%. Le PRISE a permis la construction de 26 complexes scolaires dont vingt équipés. Dix-huit ont été dotés en réseau photovoltaïque fonctionnel constitué de 12 panneaux solaires de 440 Watts, de 8 batteries GEL de 220 ampères-heure (AH) et d’un inverseur électrique de 3 kilovoltampères (KVA).
Chaque complexe scolaire est construit sur le modèle du ministère de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales sur une superficie de 329,91 m². Les complexes scolaires sont composés d’un bloc de trois salles de classes, d’un bureau directeur, d’un magasin, d’un bloc de latrines à deux postes pour les enseignants. Mais aussi d’un bloc de latrines à trois postes au profit des élèves dont un poste adapté aux besoins des élèves vivant avec un handicap moteur, en plus d’un forage. Les salles de classes sont équipées de sorte à faciliter le déroulement des cours. Ainsi, elles sont dotées de 75 table-bancs, 6 chaises, 4 bureaux pour enseignants, 4 armoires métalliques, 3 tableaux d’affichage et 3 brasseurs. Des commodités ont été introduites pour faciliter l’accès des élèves vivant avec un handicap aux salles de classe.
Parmi les écoles construites, 24 sont fonctionnelles. Sur un échantillon de 18 écoles on compte un effectif total de 5 624 élèves dont 2 122 élèves déplacés internes.
Le domaine des infrastructures sanitaires a enregistré un taux d’exécution de 77,5% à travers la construction de 15 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) dont deux toujours en chantier à la date du 31 décembre 2023. Des équipements en matériel médico-technique ont été apportés à dix CSPS. Huit CSPS ont été équipés en réseau photovoltaïque à travers 20 panneaux solaires de 370 Watts, 12 batteries GEL de 220 ampères-heure et un inverseur électrique de 5 kilovoltampères. Chaque CSPS compte une maternité, un dispensaire, une cuisine, un incinérateur, un poste d’eau autonome entre autres. Trois des CSPS construits sont fonctionnels.
Le Programme a aussi réalisé 3 logements de “type F3” pour servir d’habitat au personnel soignant.
Le PRISE a réussi à mobiliser des ressources auprès de la Loterie nationale burkinabè (LONAB) pour des travaux imprévus dans le plan de travail et de budget annuel (PTBA). Ces travaux ont concerné la rénovation et l’extension de la “Maison des Hôtes”. Les travaux, répartis en deux lots, ont débuté en octobre 2023. En deux mois, ils ont présenté un taux d’exécution physique global de 22,75% pour une cible de 33,33%.
L’objectif de l’amélioration de l’accès des populations rurales à l’eau potable est atteint à 99,00%. Le PRISE a en effet permis la réalisation de 80 forages au profit des populations. A savoir 52 forages isolés et 28 forages dans des écoles.
La construction des ouvrages de franchissement a, elle, connu des difficultés mais elle a atteint un taux d’exécution de 35% après 19 mois de travaux. Il s’agit de la réalisation de 4 dalots et d’un radier dans la commune de Kassou (région du Centre-ouest). Les travaux qui devaient démarrer en novembre 2022 ont commencé en mai 2023 avec six mois de retard.
Toutes les réalisations prévues n’ont pu cependant être concrétisées. Parmi les infrastructures inachevées, deux complexes scolaires étaient encore en chantier fin 2023. Celui de Bapiana dans la région du Centre-Sud, exécuté à 50% et celui du secteur n°3 de la commune de Fada N’Gourma à l’Est avec un taux d’exécution des travaux estimé à 68,79%. Le retard est justifié par l’inaccessibilité à l’un des sites et le manque d’organisation des entreprises en charge des travaux à ce niveau. Deux CSPS étaient toujours en chantier, respectivement à Dakoré (région du Nord), exécuté à 55% et à Dossa (région du Sud-Ouest). L’insécurité dans la région du Nord et une inorganisation des entreprises en charge de la construction du CSPS de Dossa sont évoquées dans le rapport.
Le PRISE a bénéficié du soutien de l’État burkinabè et de la LONAB depuis le démarrage du Programme en 2020.
A la date du 31 décembre 2023, les infrastructures du plan de travail et de budget annuel (PTBA) ont affiché un niveau d’exécution global de 94,66% contre 32,73% à la même date en 2022. Plusieurs facteurs ont favorisé cette hausse. Parmi lesquels la rigueur dans le choix des entreprises, le suivi rapproché de la Coordination du PRISE et les concertations permanentes entre la Coordination et les entreprises en charge des travaux.
Le bilan des réalisations depuis le démarrage du Programme en 2020 jusqu’au 31 décembre 2023 fait état de la construction de 100 complexes scolaires, 57 CSPS, 309 forages, 29 dalots, 27 radiers, 6 bâtiments administratifs, 2 adductions d’eau potable simplifiées (AEPS) et une retenue d’eau.
En matière d’objectif de développement, la construction des complexes scolaires va permettre d’accroitre l’offre de scolarisation et de désengorger les classes à grands effectifs en partie liés aux élèves déplacés internes.
La construction et l’équipement des CSPS contribuent à améliorer l’offre de soins et la réduction du rayon d’action moyen théorique.
La mise en œuvre du PRISE a permis de tirer des leçons et enseignements dans le but d’atteindre des résultats plus probants. Le retour des personnes déplacées internes dans leurs villages est une nécessité. Il va permettre de poursuivre le cursus scolaire et de favoriser une répartition normale des effectifs dans les classes.
La deuxième leçon est d’accroître l’offre éducative dans les quartiers périphériques des grandes villes. Les écoles primaires et post-primaires construites dans ces zones relèvent du secteur privé. Certains sont contraints de s’inscrire dans les écoles publiques proches des habitats, occasionnant des classes à grand effectif.
Les défis à relever pour plus d’impact dans les réalisations consistent à instaurer un climat de paix et de sécurité pour permettre la pleine fonctionnalité des services publics dans toutes les localités. Il est aussi nécessaire d’impliquer les bénéficiaires dans la mise en œuvre des programmes pour réduire le coût des infrastructures du PRISE. Cette implication permettra de mobiliser les populations pour apporter leur contribution en nature (agrégats, eau, main d’œuvre, …). Il faut aussi accélérer l’ouverture des CSPS construits et équipés pour accroître l’offre sanitaire.
Au vu de l’impact du programme sur les populations, le gouvernement pourrait revoir son mode de financement en diversifiant ses sources de financement. En adoptant aussi une nouvelle orientation afin de mieux contribuer aux objectifs de développement du gouvernement de la transition.
Le PRISE a entamé la réalisation d’autres infrastructures sociales en 2024 dans l’approche d’une nouvelle orientation du Programme. Nous y reviendrons.