Et voilà, c’est parti ! La 17è édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) a été lancée ce 25 octobre. Thème de réflexion : « Artisanat africain, entrepreneuriat des jeunes et autonomisation ». Le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, a salué la tenue de cette édition malgré un contexte sécuritaire national difficile. Les deux autres membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Mali et le Niger, confrontés aux mêmes défis, ont été hissé au rang d’« invités d’honneur » de cette grand-messe de l’artisanat africain. Et comme il fallait s’y attendre, la « bravoure » des forces combattantes, engagées pour la libération du territoire national, a plané sur cette cérémonie d’ouverture.
Un maître-mot à l’ouverture du Salon. Une pensée particulière aux forces combattantes qui œuvrent, au quotidien, pour la reconquête de l’intégrité territoriale. Le Capitaine Traoré l’a dit, sans détour, dans son message : « En dépit d’un contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes lâches et des multiples et vaines tentatives de peindre le Burkina Faso en rouge, la terre libre et souveraine de notre pays a, une fois de plus, réussi à rassembler des délégations venues d’Afrique et d’ailleurs pour célébrer la richesse de l’artisanat africain ». C’est le symbole, dit-il, de la « résilience inébranlable du peuple burkinabè uni derrière nos forces combattantes ». Et il ne se limite pas là. Les FDS et les VDP, par « leur engagement et leur courage », ont permis « d’infliger de lourdes défaites à l’ennemi ». Créant ainsi les conditions nécessaires à la tenue de cette 17 édition du SIAO.
Une minute de silence également à la mémoire des militaires et civils « tombés sur le champ d’honneur ». Le Chef de l’Etat a aussi souhaité un « prompt rétablissement aux blessés ».
Même son de cloche du côté du président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Ousmane Bougouma. C’est lui, le parrain de cette 17è édition. « Je voudrais saluer, avec insistance et humilité, la bravoure de nos forces combattantes et la résilience de nos populations ». La tenue de cette édition prouve, une fois de plus, dit-il, « que notre pays se tiendra et demeurera inflexible ». Il faut donc faire preuve de résilience et « résister aux adversités de toutes sortes auxquelles notre pays est confronté », a-t-il indiqué.
Le 17è SIAO permettra donc de passer en revue le thème tout en le lien à la situation sécuritaire. « Cela nous oblige à trouver des ressorts endogènes permettant d’offrir des opportunités économiques à cette jeunesse afin qu’elle soit le véritable fer de lance de notre développement », affirme le président de l’ALT. Selon lui, « l’entrepreneuriat, dans un secteur productif comme celui de l’artisanat, peut être un facteur clé de la transformation structurelle de notre économie, au regard de son fort potentiel de création d’emplois ».
Le thème de la 17è édition revêt, en effet, un « rôle capital », affirme le Capitaine Ibrahim Traoré. « Secteur clé de l’économie africaine, l’artisanat contribue, dit-il, à 20% du PIB du continent et emploie plus de 60 millions de personnes, majoritairement des jeunes ». Pour booster ce secteur, il va falloir combattre certains maux. Le Chef de l’Etat égrène quelques-uns : crise sécuritaire, difficile accès aux financements, manque de formations qualifiantes et professionnalisantes. Mais aussi concurrence déloyale des produits industriels importés, fraude et contrefaçon… L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) est également là. Et veille au grain.
Place maintenant à la fête de l’artisanat africain ! Des experts du domaine, des exposants et des festivaliers donneront ainsi vie, pendant dix jours, au 17è SIAO.