A quand la justice dans cette affaire ? « Sur le plan judiciaire, nous espérions voir jugé le dossier courant cette année 2024. Hélas, il n’a pas bougé d’un iota, depuis notamment le prononcé de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 7 septembre 2023 s’opposant à l’extradition de François Compaoré de la France vers le Burkina Faso ». Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a tenu, à ce sujet, une conférence de presse, ce 5 décembre. A ses côtés, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC). Et ils ont été clairs : « La seule perspective raisonnable qui s’offre est celle du jugement par contumace ». « Nous avons perdu trop de temps et il est temps que l’on y aille ! », affirment-ils en chœur.
C’est un véritable supplice ! 26 ans d’impunité. Comme si on signait la deuxième mort du journaliste d’investigation, Norbert Zongo, et de ses trois compagnons d’infortune. Cet assassinat avait engendré une colère populaire qui a fortement ébranlé le pouvoir du Président d’alors, Blaise Compaoré.
26 ans après, le pays est dans une crise. Sécuritaire surtout. Qui a pris racine en 2015. « A la mémoire des milliers de nos soldats et de populations civiles tués au cours de ces neuf (09) années, je vous demande d’observer une minute de silence ! », a déclaré ce matin, le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré.
Le thème de la commémoration du 26è anniversaire du « drame de Sapouy » s’articulera autour « de la lutte contre l’impunité et la défense des libertés démocratiques ». Les deux organisations espèrent que justice sera faite. Car, malgré les « 26 longues années », « ni les multiples sacrifices endurés, ni les diverses formes de répressions, ni les multiples rebondissements enregistrés dans le traitement du dossier n’ont eu raison de la détermination de notre peuple », affirment-ils.
Cette année, il est prévu à Ouagadougou, un rassemblement au cimetière de Gounghin. Dépôt de gerbes de fleurs, recueillement et hommage à Norbert Zongo et ses compagnons. A Flavien Nébié également. De même qu’aux martyrs de l’insurrection populaire de 2014 et de la résistance au putsch de 2015.
A la Bourse du travail, une conférence à l’affiche ce 13 décembre. Thème : « Etat des lieux des droits humains et des libertés dans le contexte de crise sécuritaire : enjeux et perspectives pour la lutte du peuple ». Des assemblées générales, des conférences publiques, des meetings et marches-meetings sont également envisagés dans les autres provinces.
Mais les organisateurs ont en mémoire, ce qu’ils considèrent comme les « dérives » récentes du pouvoir. « Halte aux arrestations ciblées, aux enlèvements, aux réquisitions et détentions arbitraires ! », ont-ils protesté.