Officiers, Sous-Officiers, Gendarmes, Aviateurs, Sapeurs-pompiers, Militaires du Rang, personnels des Forces de sécurité intérieure, Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP)… Ils étaient tous là ce matin à la Place de la Nation. De hautes personnalités civiles également. Evènement majeur au cœur de la cérémonie : le 64è anniversaire des Forces armées nationales. Et c’est le ministre de la Défense, le Général de Brigade Kassoum Coulibaly, qui a livré, au nom du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, un important message à la Nation. Avec, évidemment, un angle spécifique aux Forces combattantes engagées dans la lutte contre le terrorisme. « 2025 sera décisif. Il nous faut réduire drastiquement les capacités de nuisance des terroristes, des bandits et criminels armés afin de pacifier davantage les territoires libérés pour permettre un retour des déplacés sur leurs terres », affirme-t-il.
C’est une grande responsabilité. Et lorsqu’on s’y engage, il faut faire preuve d’un véritable dévouement pour la Nation. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants l’a dit, avec force détails, ce 1er novembre. « Ce serment renouvelé des FAN à la Nation interdit toute idée, toute attitude ou tout comportement de trahison. En effet, les forces armées nationales ne peuvent se conforter ou s’accommoder avec des individus en leur sein ou en dehors qui, pour des raisons personnelles et inavouées, choisissent de compromettre notre élan patriotique afin d’assouvir leurs intérêts égoïstes ». Et il ne se limite pas là. Pas question, dit-il, d’aller à contre-courant des intérêts de la Nation. « Faire un tel choix, c’est trahir, c’est retourner les armes acquises au prix d’énormes sacrifices de nos populations contre elles. C’est donc être en intelligence avec l’ennemi ».
Il invite donc les Forces de défense et de sécurité et tous les autres acteurs engagés dans la défense de la patrie à s’en démarquer. « Chaque militaire, chaque combattant, doit constamment et profondément penser au sens de son engagement. Et faire sien, le devoir de respect du sacerdoce que nous avons volontairement fait en nous engageant sous le drapeau, pour défendre notre Patrie ». Et là, il se montre davantage ferme : « Soit nous sommes des militaires engagés aux côtés de nos populations, soit nous ne le sommes pas. Notre fierté et notre dignité ne doivent être sacrifiées sur l’autel d’intérêts malsains et abjects ».
Certes, les troupes subiront par moment des pertes. Mais il ne faut pas lâcher prise, insiste le Général. « La guerre est rythmée de batailles parfois âpres et aigües dans lesquelles on donne des coups à l’ennemi tout en en recevant parfois », affirme-t-il. « Célébrons toujours nos victoires et chantons les louanges de nos martyrs lorsqu’ils tombent les armes à la main. Ne laissons pas le désarroi et les lamentations saisir notre mental lorsque nos combattants deviennent des martyrs. Cela n’honore pas leur sacerdoce ». Il est nécessaire, dit-il, de « raviver en eux, chaque fois que cela arrive, la flamme du guerrier intrépide, en les poussant davantage à l’avant. C’est ainsi que les unités combattantes deviennent plus résilientes et que l’armée forme avec son peuple un rempart imprenable, qui inhibe et assène des coups fatals à l’ennemi ».
Engagement beaucoup plus ferme donc ce 1er novembre. Surtout au regard de ce que le Général qualifie de « hordes déshumanisées et sanguinaires de terroristes à la solde de puissances prédatrices ».
D’ailleurs, le thème du 64è anniversaire des Forces armées nationales colle bien avec les enjeux du moment : « Forces armées nationales, plus que jamais loyales, engagées et déterminées pour la libération du territoire national dans l’affirmation de la souveraineté et de l’indépendance du Burkina Faso ».
En faisant référence aux actions menées, le Général Coulibaly estime qu’il y a eu d’importantes avancées. Aujourd’hui, dit-il, « 70% du territoire national » sont sous contrôle. Et cela redonne « un grand espoir » aux populations.
« Terrorisme mercenaire, prédateur et asservissant »
Mais attention ! Il y a en face des puissances qui tentent, selon le Général, d’entraver cette dynamique. « La quête de la souveraineté territoriale, politique, économique et culturelle est un choix assumé qui, vous le savez, tranche avec le simulacre d’indépendance qui était en cours. Cela n’est pas sans attiser l’hystérie de certaines puissances qui coalisent avec des acteurs internes ou externes qui, avec elles, partagent les mêmes intérêts ». Suscitant ainsi un « terrorisme ambiant, nouvel outil de domination, de dépeuplement et de déstructuration de notre pays, pour préserver leurs intérêts géopolitiques et domestiques », martèle le Général Coulibaly. Il parle même d’« activation sans modération de la violence inouïe contre nos populations et leurs biens, de perfidie, de guerre de communication, de manipulation, d’intimidation, de prétextes religieux, d’incitation aux conflits communautaires et d’achat de conscience ».
Il y a donc des goulots d’étranglement. Mais il va falloir les braver : « A travers la présente célébration, le message des forces armées nationales est clair et sans ambigüité quelconque », indique le Général. Avant d’ajouter ceci : « Nous renouvelons notre détermination, notre lien fusionnel et notre fidélité à notre chère Patrie. Nous réaffirmons notre engagement à parachever le combat que nos illustres devanciers ont enclenché pour la libération totale du territoire national ».
Les actions conjointes avec le Mali et le Niger, tous membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), vont devoir s’intensifier. « Avec nos frères d’armes du Mali et du Niger, nous faisons dorénavant bloc sous l’égide de nos chefs d’Etat pour débarrasser de notre espace confédéral, le terrorisme mercenaire, prédateur, asservissant et surtout aux antipodes des droits de l’homme ».
« Mention honorable au monde de l’éducation, aux acteurs de la santé et au monde rural, pour leur dévouement et leur résilience dans les zones à fort défi sécuritaire, aux côtés des forces combattantes ». Cela permet, selon le Général Coulibaly, de « donner au Burkina Faso, l’image d’un pays qui ne capitule pas ». Cette marque de considération s’adresse également aux notabilités coutumières et religieuses, aux acteurs de la communication et aux acteurs du monde économique, précise-t-il.
Cap maintenant sur 2025. Le Général mentionne déjà quelques gros chantiers. « Sur le terrain de la lutte, 2025 sera décisif. Il nous faut réduire drastiquement les capacités de nuisance des terroristes, des bandits et criminels armés afin de pacifier davantage les territoires libérés pour permettre un retour des déplacés sur leurs terres ». Et ce n’est pas tout. « Les FAN joueront, dit-il, un rôle capital dans la reconstruction d’infrastructures dans les zones à fort défi sécuritaire dans l’optique de soulager les populations ». Et pour cela, il lance un appel à tous : « Soyons prêts et mobilisés afin de relever ces défis ». Une façon de dire que « nous n’avons qu’un seul pays, sauvons-le ! »