A l’audience de ce 27 novembre, les avocats de la défense sont revenus sur la composition jugée irrégulière du parquet, qu’ils avaient soulevée à l’audience du 5 octobre dernier. Deux des procureurs n’ont pas, selon eux, la qualité requise pour siéger. L’un a été nommé à de nouvelles fonctions et l’autre affecté dans une autre juridiction. Ils demandent donc que le tribunal les écartent.
“Nous voulons des juridictions régulièrement composées. Il ne s’agit pas d’amener qui on veut. La formation est mal composée. Il y a des gens qui n’ont pas la qualité d’être ici”, déclare Me Pierre Yanogo, avocat de Iamgold Essakane SA.
“Qu’on nous dise ce qui justifie leur présence ici. Nous n’ attaquons pas des individus. On soulève des irrégularités du parquet. Ceux qui accusent mes clients n’ont pas qualité à le faire. Qu’ils nous disent sur quelle base ils viennent s’asseoir ici”, renchérit Me Moumouni Kopiho.
Pour Me André Ouédraogo, Conseil de l’Etat, les avocats de la défense servent “un café de mauvais goût”.
“Qu’est ce qu’on reprochent aux magistrats du parquet ? Il faut le dire publiquement. Si vous n’êtes pas content de la présence d’un magistrat, c’est votre droit. Qu’ils prennent le code de procédure pénale, qu’ils soulèvent une exception et nous allons débattre. Mais ils ne soulèvent rien du tout”, fait-il remarquer.
Les procureurs concernés n’entendent pas baisser les bras. “Nous n’allons pas abandonner en plein vol la défense des intérêts de la société”, martèle l’un d’entre eux.
Après une brève suspension, le tribunal décide de prendre acte de l’exception soulevée et de la joindre au fond. “Nous pouvons ouvrir les débats”, déclare le président du Tribunal.