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Situation politique en Guinée-Bissau : “Tout va bien”(Président Umaro Sissoco Embalo) 

La Guinée-Bissau semble n’être pas complètement sortie de la crise politique exacerbée par la tentative de coup d’État de vendredi dernier. Ce 4 décembre, des informations font état d’une prise par l’armée des médias publics. De son côté, le Président rassure : “Tout va bien”. 

“Tout va bien à Bissau. Les acquis démocratiques sont respectés et maintenus”, a tweeté le Président bissau-guinéen ce lundi.

“Des gardes militaires ont été positionnés aux sièges de la Télévision nationale et de la Radio de Guinée-Bissau pour sécuriser le changement de direction générale en cours”, a-t-il précisé faisant référence aux mesures prises après la tentative de Coup d’État du jeudi dernier.

Ce lundi matin, le président bissau-guinéen a décidé, au cours d’une réunion du Conseil d’État, de dissoudre le Parlement, dominé par l’opposition.

Parmi les membres de ce Conseil, tous les représentants des grands corps de l’État : le président de la Cour Suprême, le président de l’Assemblée nationale, Domingos Simões Pereira, le Premier ministre Geraldo Martins, ainsi que les leaders de partis politiques.

Cette option était envisagée car depuis les élections législatives en juin dernier, la cohabitation est des plus dures et complexes entre le chef de l’État et le Parlement d’opposition victorieux au sein de la plateforme de l’Alliance inclusive-Terra Ranka qui possède 54 sièges.

Élections législatives en vue

Ce n’est pas la première fois que le Président Emballo dissout le Parlement.

En mai 2022, il a procédé par la même méthode, déclarant que “le capital confiance entre les organes de souveraineté est épuisé”.

Comme dans le premier cas, l’officier supérieur investi Président de la République en février 2020 annonce d’autres élections législatives.

« La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions (…) de la Constitution », indique ce lundi un décret présidentiel communiqué à la presse.

Le président Embalo invoque une « complicité » entre la Garde nationale et « certains intérêts politiques au sein même de l’appareil d’État ».

« Après cette tentative de coup d’État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique », a-t-il ajouté.

Cause

Dans la nuit de jeudi à vendredi 1er décembre, des affrontements ont éclaté entre les éléments de la garde nationale, retranchés dans une caserne du sud de la capitale Bissau, et les forces spéciales de la garde présidentielle.

Ph.d’illustration

Des éléments de la garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le Secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, selon des responsables de l’armée et du renseignement.

Ces combats ont fait au moins deux morts, selon un responsable militaire qui annonce aussi six soldats blessés évacués vers le Sénégal voisin.

Le Chef d’État bissau-guinéen était à la COP28 à Doubaï lors des faits. Il a dénoncé dès son retour à Bissau samedi dernier, « une tentative de coup d’État » qui aura « de lourdes conséquences ». Il avait aussi annoncé qu’une commission d’enquête sera constituée lundi (aujourd’hui, NDLR).

Instabilité politique

Le Président Embalo semble l’un des “plus chanceux” parmi ses pairs de la sous-région.

En moins de deux ans, son régime a “dejoué” deux tentatives de coup d’État.

En février 2022, il a accusé un ex-chef de la marine nationale et deux autres hommes arrêtés dans le passé par l’agence américaine antidrogue (Drug Enforcement Administration, DEA) d’être derrière ce qu’il a présenté comme la tentative de coup d’Etat avortée.

Le Président Emballo avait alors déclaré vouloir résoudre les tensions politiques dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui a connu dix coups ou tentatives de coup d’État depuis 1974.

Cette ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1973 a une longue histoire d’instabilité politique et de coups d’État militaires, dont le dernier remonte à 2012.

Lire aussi | Tentative de putsch en Guinée-Bissau : La CEDEAO condamne et appelle à l’arrestation des auteurs

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