Le Président du Conseil d’Administration (PCA) de Coris Holding, Idrissa Nassa, a été installé ce 7 décembre dans son fauteuil de président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB). La cérémonie d’installation du nouveau chef du patronat a eu lieu à Ouagadougou en présence du Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré. Des patronats de plusieurs pays de la sous-région étaient représentés.
Élu le 24 octobre dernier lors d’une assemblée générale, le nouveau Président du CNPB a été installé dans ses fonctions aujourd’hui pour un mandat de 5 ans.
“Je serai, non pas le patron des patrons, mais le serviteur de tous les patrons”, a déclaré Idrissa Nassa après la réception de l’écharpe qui le consacre Président du CNPB.
Le nouveau Président du CNPB entend placer son mandat sous le signe de “la redynamisation du Patronat, la transformation structurelle de l’économie burkinabè et d’une meilleure organisation du monde des affaires au Burkina”.
L’opérateur économique compte aussi “redonner de la confiance aux acteurs économiques dans un contexte de crise”.
Autre chantier sur lequel Idrissa Nassa compte s’atteler : le renforcement des capacités des entreprises pour plus d’investissements. Cela permettra, dit-il, de générer des emplois pour les jeunes et augmenter la production locale.
A ce propos, le Capitaine Ibrahim Traoré a invité le secteur privé à mettre la main à la patte pour la réalisation de sa “vision de production locale”. Pour lui, l’économie du pays “n’ira bien que si nous produisons nous-mêmes ce que nous consommons et réduisons les importations”.
Il invite les importateurs des produits de grande consommation, les produits alimentaires par exemple, à se préparer pour investir dans la production.
Il a annoncé un programme de production locale qui, selon lui, sera lancé en janvier 2024. Ce programme, ajoute-il, permettra de créer des emplois, lutter contre le chômage et réduire les importations pour une “meilleure santé” de l’économie du pays.
“La facture des importations atteindra la barre des 100 milliards de francs CFA à l’horizon 2025. C’est inadmissible !”, a-t-il déploré.
Pour le Capitaine Ibrahim Traoré, le manque d’emplois nourrit le terrorisme. Il y a, dit-il, un lien étroit entre le développement et la paix. “Il n’y a pas de paix sans développement. Au Burkina Faso, beaucoup de personnes ont rejoint les groupes armés terroristes parce qu’elles n’avaient rien à faire”, a-t-il déclaré.
Le Chef de l’État affirme être disposé à travailler avec le secteur privé afin de créer de nouvelles entreprises. Il invite les banquiers à une concertation sur le sujet d’ici la fin de l’année.
“Nous comptons sur vous, les acteurs du secteur privé, afin qu’ensemble, nous puissions réduire le taux de chômage au Burkina Faso et empêcher que les jeunes se retrouvent dans le grand banditisme et dans le terrorisme”, a-t-il lancé.
Cet appel, selon le nouveau patron du CNPB, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
“Je rassure le Chef de l’État que le secteur privé, à travers le patronat, jouera sa partition. Nous ne ferons pas qu’importer; nous allons produire; nous allons augmenter les capacités de production du pays pour que nous puissions subvenir à nos besoins alimentaires”, a-t-il soutenu.
Idrissa Nassa estime que “les opérateurs économiques burkinabè sont les apôtres du bien-être commun”. Car, dit-il, “malgré le contexte socio-économique pénible, le secteur privé est le premier pourvoyeur d’emplois au Burkina avec plus de 2 millions de salariés”.
Ces chiffres, précise-t-il, ne prennent pas en compte le secteur agricole.
Citant des chiffres du ministère des Finances, le PDG de Coris Holding déclare que plus de 90% des recettes fiscales et douanières, soit près de 2 000 milliards de francs CFA, proviennent des activités économiques des entreprises privées.
“Dans un pays en guerre, les hommes et les femmes d’affaires de notre pays mènent une guerre sans merci sur le front économique pour contribuer au bien-être de nos populations”, a-t-il confié.
Et pour joindre l’acte à la parole, le CNPB a remis deux chèques d’une valeur de 100 millions FCFA chacun.
Le premier est destiné aux veuves et orphelins des Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Le deuxième est une contribution pour l’effort de paix.
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