La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) hausse le ton et exige un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Niger. Lors de la 51e session ordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité, à Abuja, elle a appelé à la “libération immédiate” du président déchu, Mohamed Bazoum, et de sa famille toujours détenus par les nouveaux tenants du pouvoir.
Dans une déclaration publiée à l’issue de la session, la CEDEAO acte officiellement le caractère de « coup d’État militaire » concernant les événements du 26 juillet au Niger. Elle exige du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) une transition politique de « courte durée » devant conduire à des élections libres et transparentes. Elle a même fixé au CNSP, un ultimatum de deux semaines, à compter de la publication de la déclaration, pour donner son accord à ce sujet.
Et si le CNSP refuse de s’inscrire dans ce processus de transition, la CEDEAO prévoit de lourdes sanctions, incluant le recours à une intervention militaire conjointe de ses pays membres. Des sanctions ciblées contre les putschistes et leurs soutiens ont également été évoquées.
L’organisation dit avoir également créé un comité de chefs d’État ouest-africains chargé de dialoguer avec le CNSP. Objectif : convenir d’une feuille de route précise pour la transition.
La CEDEAO laisse entrevoir un “assouplissement progressif” des sanctions économiques et financières imposées au Niger, en fonction des avancées dans la mise en œuvre de cette feuille de route.
Le sommet de la CEDEAO a également réitéré ses vives préoccupations concernant la crise humanitaire au Niger, aggravée par les sanctions. Elle appelle les autorités nigériennes à faciliter l’accès au pays des convois humanitaires.