L’un des agents du Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB), Herman Traoré, est appelé à la barre. Il était chargé, au moment des faits, d’assister à la pesée et au colisage du charbon fin aujourd’hui objet de débats à l’audience. Si le prévenu estime qu’il a rempli sa mission, le parquet argue le contraire, soulignant que ce dernier n’a pas assisté à la mise en sac du charbon fin.
Herman Traoré explique les tâches qui lui étaient assignées lors de sa mission. “Je devais assister à la pesée et participer au colisage du charbon fin. Je devais également vérifier la présence des échantillons que Essakane SA avait déjà disposés”, dit-il.
“C’est quoi le colisage pour vous?”, demande le procureur.
“Pour moi, le colisage, c’est prendre l’objet qui a été pesé et le mettre dans une caisse. Dans le cadre du charbon fin, il faut prendre le sac de charbon fin déjà pesé et le mettre dans un contenant qui est le conteneur”, déclare le prévenu.
“Vous n’avez pas pris part à la mise en sac du charbon fin ?”, interroge le procureur.
“Non, je n’ai pas reçu d’instruction dans ce sens. Ce n’est pas l’agent qui définit sa mission. Ce n’est pas moi qui décide de ce que je vais faire”, dit Herman Traoré.
Pour le procureur, “le colisage consiste aussi à participer à la mise en sac du charbon fin”. Il estime donc que le prévenu n’a pas rempli sa mission.
“A la fin de la mission, vous affirmez avoir participé à la pesée du charbon fin. Êtes-vous sûr qu’il s’agit de charbon fin si vous n’avez pas assisté à la mise en sac ?”, lance le procureur.
“On n’était pas allé pour caractériser quoi que ce soit. L’ordre de mission, c’est d’aller peser. On ne nous a pas dit d’aller regarder dans les sacs. Il s’agit quand même de plus de 700 sacs”, répond le prévenu.
Le procureur aborde un autre aspect. Il parle, cette fois, des échantillons analysés par le BUMIGEB. “Les échantillons que vous avez récupérés étaient déjà préparés par Essakane. C’est bien ça ?”, demande-t-il au prévenu.
“Oui. Le BUMIGEB n’a pas pris part à l’échantillonnage pour la cargaison de 2018”, répond ce dernier.
L’audience reprend ce 14 décembre au TGI Ouaga 1.