Un buste est désormais érigé au Centre de presse Norbert Zongo, en hommage au journaliste d’investigation assassiné le 13 décembre 1998 dans des circonstances non encore élucidées. Le chef-d’œuvre a été dévoilé ce 13 décembre en présence des membres de la famille et des collègues de l’illustre disparu.
À l’entrée du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), un buste accueille désormais les visiteurs.
Le buste est posé sur un béton peint en blanc. Et sur ce béton, on peut lire : « Norbert Zongo, mort pour la justice et la liberté ». Au bas du texte, une image pour symboliser la plume du journaliste.
Ce portrait est l’œuvre du sculpteur burkinabè Sidiki Ky. Elle a été initiée par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), la Ligue pour la défense de la liberté de la presse (LDLP) et l’Association Semfilms.
Selon le coordinateur du CNP-NZ, Abdoulaye Diallo, cette œuvre permettra à Norbert Zongo d’accueillir tous ceux qui entrent dans le centre qui porte son nom.
“Plus le temps passe, plus Norbert nous parle ! Norbert, ce jour 13 décembre 2023, ton souvenir est encore vivace. 25 ans, l’âge d’une génération, tu es parti depuis lors pour ne plus jamais avoir à nous quitter. Plus le temps passe, plus tu t’affirmes dans le panthéon des immortels”, a-t-il déclaré.
Ce buste, précise-t-il, est provisoire. Le temps ne permettait pas, dit-il, de réaliser la structure en béton envisagée.
La famille de Norbert Zongo salue cependant cette initiative.
“Depuis 25 ans, vous vous êtes mobilisés, jour et nuit, pour que justice soit dite pour Norbert Zongo. Depuis son départ, vous (les acteurs des médias et de la défense de la liberté, NDLR) n’avez cessé de lutter. Vous n’avez pas baissé les bras. Concernant le monument qu’on vient de dévoiler ce matin, nous n’avons pas de mots; seul Dieu saura vous remercier”, confie Georgette Zongo, sœur cadette de Norbert Zongo.
Justice
Selon Eric Sibiri Kam, membre de la Ligue pour la défense de la liberté de la presse (LDLP), Norbert Zongo reste une icône, un symbole de lutte et d’engagement qui doit inspirer l’ensemble du peuple burkinabè, en particulier la jeunesse.
Il salue la détermination des familles des victimes (Norbert Zongo, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikiéma) qui, dit-il, a permis à ceux qui luttent pour la justice de tenir jusqu’ici.
“Certains à leur place auraient vendu la mémoire de leur fils pour de l’argent. Ces familles ont subi des pressions; elles ont reçu des propositions d’argent; elles ont subi la pression de chefs coutumiers et religieux mais elles ont tenu avec nous pendant ces 25 ans. Il faut leur rendre un vibrant hommage pour cette détermination sans laquelle nous ne tiendrions pas”, a-t-il indiqué.
Eric Sibiri Kam, par ailleurs rapporteur de la commission d’enquête indépendante sur la mort de Norbert Zongo et ses compagnons, estime que le traitement judiciaire du dossier est avancé et en état d’être jugé.
“On espérait le retour de François Compaoré (l’un des accusés, NDLR) mais comme à l’impossible nul n’est tenu, on fera un jugement par contumace (en l’absence de l’accusé), a-t-il relevé.
Lire aussi | Burkina Faso/25e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : “Le message reste le même : Vérité et justice”(AJB)
