701 personnes ont perdu la vie du fait de l’épidémie de dengue à la date du 17 décembre 2023. Annonce faite ce 20 décembre par le Centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (CORUS).
Toutes les régions du pays ont été touchées par l’épidémie de dengue. Les régions du Centre et des Hauts Bassins ont enregistré respectivement 57,66% et 24% de cas suspects.
Au total, 150 943 cas suspects et 701 décès ont été enregistrés à la date du 17 décembre 2023.
Le Directeur général de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Issa Ouédraogo, note cependant que la maladie connaît une baisse depuis le début du mois de décembre.
Du 13 au 19 novembre 2023, 13 896 cas suspects de dengue ont été notifiés au Burkina Faso dont 6 829 cas probables et 59 décès.
Du 1er janvier au 19 novembre 2023, ce sont 123 804 cas suspects notifiés dont 56 637 cas probables et 570 décès, avec une létalité de 1%, selon les chiffres du CORUS, publié le 23 novembre dernier.
La baisse des cas, selon le Dr Issa Ouédraogo, s’explique par une batterie d’actions déployée par le gouvernement pour contrer l’épidémie.
“Depuis le mois d’août, notre pays fait face à une épidémie de dengue sans précédent avec environ 70 000 cas probables de dengue. Face à cette situation, le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, a organisé une riposte qui s’est voulue multisectorielle”, indique Dr Issa Ouédraogo.
Dans un premier temps, explique-t-il, “nous avons pris des mesures fortes pour assurer la disponibilité des tests de diagnostic rapide, qui devaient être utilisés gratuitement au sein des populations”.
“Nous avons également travaillé à améliorer la capacité de nos structures de prise en charge. Nous avons travaillé à détruire les gîtes larvaires avec le ministère de l’Environnement et les délégations spéciales. Elles ont vraiment contribué à faire en sorte que les gîtes larvaires soient asséchés autour de nos concessions”, a-t-il confié.
Parmi les stratégies de lutte contre la pandémie développées par le gouvernement, il y a aussi la pulvérisation.
“Nous avons également à assurer une pulvérisation spatialement et des pulvérisations de l’intérieur des domiciles des malades et de leurs voisinages. Aux temps forts de l’épidémie, des centaines de décès étaient enregistrés au cours des semaines. Mais au cours de ces quatre dernières semaines, on a constaté une baisse du nombre de décès, même si on continue de déplorer des décès. Au cours de cette semaine, une dizaine de décès a été enregistrée ”, a-t-il relevé.
Cela est mieux, dit-il, par rapport aux chiffres des quatre ou cinq dernières semaines.
Un appel à l’endroit des populations
Le Docteur Issa Ouédraogo invite les populations à mettre la main à la pâte pour une lutte efficace contre la maladie.
“Nous demandons aux populations de continuer à se protéger contre les moustiques en faisant de la destruction des gîtes larvaires, leur propre initiative. Nous les invitons à continuer à utiliser les répulsifs contre les moustiques. Nous leur demandons surtout de se présenter rapidement au sein des formations sanitaires en cas de fièvre et de suivre les conseils des agents de santé”, a-t-il lancé.
En perspective, le CORUS entend faire en sorte que le pays soit mieux préparé en cas d’apparition d’autres épidémies.
Il compte aussi initier plus de “journées de salubrité” en collaboration avec d’autres structures.
En plus de la lutte contre la dengue, le pays entend s’armer contre le paludisme.
À ce propos, le ministère de la Santé compte introduire un vaccin qui va contribuer à “réduire drastiquement le paludisme”.
“Du fait d’un certain nombre de contextes, liés aux doses disponibles, on a privilégié l’introduction de ce vaccin dans 27 districts”, annonce Dr Issa Ouédraogo. Ces districts, précise-t-il, ont été retenus sur la base du nombre de décès et du nombre de cas enregistrés chaque année.
Le démarrage de la campagne de vaccination contre le paludisme en faveur des enfants de 5 à 23 mois est prévu le 26 janvier 2024.