La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples affirme, ce 30 décembre, être préoccupée par l’enlèvement du Dr Daouda Diallo par des individus en civil non identifiés. Elle exprime sa “désapprobation” face à cette situation.
Selon la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, Dr Daouda Diallo a été enlevé le 1er décembre 2023, à Ouagadougou, par des individus en civil non identifiés.
Le fondateur et Secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) se trouvait au parking du service des passeports, à Gounghin, lors de son enlèvement, indique la Commission. Dr Diallo s’y était rendu pour solliciter le renouvellement de son passeport.
“La Commission est gravement préoccupée du fait que Dr Diallo serait victime de ses activités de défense des droits de l’homme au sein du CISC”, déplore cette Commission.
Elle exprime sa “désapprobation quant aux actes d’intimidation, de harcèlement judiciaire et de représailles dont font l’objet les activistes et défenseurs des droits de l’homme”.
Elle “demande (également) que des enquêtes indépendantes soient menées pour retrouver Dr Daouda Diallo”.
La Commission rappelle que “le droit à la liberté et à la sécurité de la personne humaine est protégé par l’article 6 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples”.
Une dizaine de personnes en majorité des membres de la coalition de syndicats et d’organisations de la société civile, qui avaient annoncé un meeting pour le 31 octobre à la Bourse du travail, ont été réquisitionnées pour servir sur le théâtre des opérations de lutte contre le terrorisme.
Dr Daouda Diallo était aussi cité parmi les réquisitionnés.
Début décembre, des images de ce dernier en tenue militaire avaient circulé via les réseaux sociaux.
Plusieurs organisations de la société civile avaient par ailleurs exprimé leur opposition concernant ces réquisitions qu’elles jugent “illégales et punitives”.
Issaka Lingani, Bassirou Badjo et Rasmane Zidnaba, également réquisitionnés, ont fait recours à la justice.
Le 6 décembre dernier, le Tribunal administratif de Ouagadougou a déclaré que les ordres de réquisitions ne visaient ni la sécurisation du territoire ni le maintien de l’ordre et affirme qu’ils étaient, de ce fait, illégaux.
Le juge administratif a ainsi ordonné la suspension des réquisitions de Issaka Lingani, Bassirou Badjo et Rasmane Zidnaba.
Il a aussi ordonné au Commandement des Opérations du Théâtre national (COTN) de renoncer au déploiement des requérants.
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