Présidentielle de février 2024 au Sénégal : Ousmane Sonko investi candidat !
L’opposant sénégalais, Ousmane Songo, confronté à des déboires judiciaires et à la furie du camp présidentiel, est visiblement déterminé à porter la tunique de chef d’Etat. Il a été investi, ce dimanche, candidat à la présidentielle du 25 février. La cérémonie s’est tenue dans une enceinte privée, le préfet de Dakar ayant interdit, le 30 décembre, une mobilisation populaire visant à le consacrer candidat.
« En nous interdisant de faire la mobilisation à Acapes, en fermant le Fun city (un restaurant de la capitale), ils ne savaient pas que pour nous, le territoire n’est pas susceptible de limites, que notre détermination n’est pas susceptible de limites », a déclaré le député Birame Soulèye Diop, membre de “patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité” (Pastef), le parti de Sonko.
L’opposant a ainsi été investi par une coalition de 29 organisations politiques. « Nous avons investi, ce jour, quelqu’un de très spécial, le président Ousmane Sonko, parce qu’il est le symbole de la résistance, de la résilience et du don de soi », souligne Moustapha Guirassy, « candidat déclaré » à la présidentielle, mais qui s’est finalement désisté au profit de Sonko.
Cette candidature sera-t-elle validée, au final, par la direction générale des élections (DGE) ? Sonko, privé de fiches de parrainage, l’une des 9 pièces requises pour être candidat, avait finalement déposé, par le biais de son mandataire, son dossier de candidature le 12 décembre. La DGE avait par la suite botté en touche. Pourtant, le 14 décembre, le tribunal de grande instance de Dakar avait ordonné la réintégration de l’opposant dans les listes électorales suite à sa « radiation » par le ministère de l’Intérieur.
Le chemin vers le fauteuil présidentiel est donc parsemé d’embûches. La direction générale des élections effectue, jusqu’au 5 janvier, la vérification des dossiers de candidatures. Elle en a reçu, au total, 93.
Ce 4 janvier, la Cour suprême rendra sa décision dans une affaire de diffamation dans laquelle l’opposant est empêtré. Il avait été condamné, en appel, à six mois de prison avec sursis. Mais il a formulé un recours afin de casser cette décision considérée comme une menace pour sa candidature.
En juin 2023, il avait également été condamné pour “complot contre l’autorité de l’Etat”, “actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves”, ou encore “association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste”. Il est ainsi écroué depuis le 28 juillet.
L’opposant estime, cependant, qu’il s’agit d’un « complot ourdi au plus haut niveau de l’Etat » pour l’écarter de la présidentielle.