Le chef de l’Etat a « craché », ce 8 janvier, certaines vérités lors d’une rencontre avec ses collaborateurs de la Présidence du Faso et des services rattachés. Mais le message s’étend, visiblement, à toute l’administration. Il a par exemple pointé du doigt des connexions malsaines entre des cabinets recrutés pour des travaux et « des acteurs de l’administration qui, par des voies détournées, offrent leurs compétences en contrepartie d’une rémunération indue ». « C’est du vol, c’est de la triche et on va mettre fin à ces pratiques », a-t-il affirmé, selon un communiqué de la Présidence du Faso.
Le chef de l’Etat veut intensifier la lutte contre la corruption et les lenteurs administratives au cours de l’année 2024. Il l’a dit, sans détours, à ses collaborateurs ce matin : « La lutte contre le terrorisme avance, mais il faut reconnaitre qu’il y a certains volets sur lesquels les choses n’ont pas avancé ; c’est la corruption, la lenteur administrative. Il faut le reconnaitre, les choses n’ont pas bougé à ce niveau parce que nous nous sommes donnés un temps pour sensibiliser et parler aux gens pour qu’ils comprennent, aussi bien au niveau de l’armée qu’au niveau civil ». La fermeté sera désormais de rigueur, a-t-il affirmé.
Les personnes épinglées dans des « cas avérés de corruption et de laxisme » seront ainsi sanctionnées.
Le Capitaine Traoré a également « dénoncé la propension à recruter systématiquement des cabinets pour des travaux relevant de la compétence et des obligations des cadres de l’administration publique ». Et là aussi, il n’a pas mâché ses mots à propos de certaines connexions sous-tendues par des rémunérations indues. Il faut, dit-il, impérativement mettre fin à ces pratiques. Selon la Présidence du Faso, il a insisté sur la nécessité, pour chacun, « de faire la mission pour laquelle il a été recruté ».
Pas de cadeau non plus concernant les lenteurs administratives. Le chef de l’Etat invite les différentes structures de l’Administration « à activer les conseils de discipline ». Des sanctions seront prises, dit-il, à l’encontre des agents indélicats. « Même si cela devrait aller jusqu’au licenciement », a-t-il insisté.
Evidemment, le bon exemple devrait provenir de ses collaborateurs immédiats. « S’il y a des gens qui doivent véhiculer l’idéologie que nous défendons, c’est bien vous qui travaillez au niveau central. Durant ces 15 mois, vous avez pu observer beaucoup de chose avec moi dans l’administration ; vous avez aussi pu observer l’évolution de la situation sécuritaire. En ce début d’année, il est nécessaire de se donner un nouveau départ pour l’institution et le pays entier », a-t-il indiqué. Place maintenant à l’action !