Il a été nommé hier par décret. Et aujourd’hui, 1er février, il est officiellement installé dans ses fonctions de président du Conseil supérieur de la communication (CSC). Le nouveau patron de l’instance de régulation des médias, Idrissa Ouédraogo, dit être conscient des “immenses chantiers qui restent à parcourir et à bâtir”.
Selon le nouveau président du CSC, le terrain commande la manœuvre. “L’enjeu majeur sera de déterminer les territoires professionnels de la communication, les co-construire, les protéger et les former”, a déclaré Idrissa Ouédraogo, après avoir reçu le flambeau de la présidence du CSC.
Le domaine de l’information et de la communication n’est pas, dit-il, celui des théories de la communication mais celui de la communication appliquée.
“Elle nous donne la chance de sortir des longues polémiques afin de faire des métiers concernés, des modèles de professionnels pratiques et pragmatiques, contributeurs concrets au développement national, par, au minimum, un narratif progressiste”, a-t-il indiqué.
Les événements de terrain vont commander, dit-t-il, la conduite à tenir.
Pour Idrissa Ouédraogo, ce qui compte, c’est d’être “le plus honnête possible avec les événements, d’être le plus efficace possible pour la construction d’une nation forte”.
Le président sortant, Abdoulazize Bamogo, lui, est revenu sur le bilan de son mandat.
Il affirme avoir mis l’accent sur l’adoption et la vulgarisation de quatre textes de référence. Ces textes, dit-il, ont pour objectif d’amener les professionnels des médias ainsi que les internautes à avoir des pratiques communicationnelles plus responsables dans le contexte de crise sécuritaire.
Le premier texte est intitulé “ les sept points d’attention destinés aux acteurs médiatiques pour une prise en compte de la responsabilité sociale dans les médias”.
Le second est la charte de bonne conduite des médias confessionnels.
Les deux autres textes sont le “Guide de gestion des contenus médiatiques” et “les dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe.
Pour Abdoulazize Bamogo, réguler la communication au public, particulièrement en ce qui concerne les réseaux sociaux, revêt des enjeux vitaux dans le contexte de crise sécuritaire.
Car cette situation engendre, dit-il, la prolifération des fake news, des discours de haine, des appels à la violence qui fragilisent le tissu social et rendent difficile la lutte contre le terrorisme.
Il invite alors son successeur à faire de cette lutte son cheval de bataille.
Une nouvelle réforme confie au CSC, la mission d’assurer la régulation des réseaux sociaux. Les profils ou pages Facebook d’au moins 5 000 abonnés se verront appliquer les règles qui concernent la régulation des médias au Burkina Faso.
“Cela demande qu’on dote l’institution de nouveaux moyens techniques et de compétences nouvelles afin qu’elle soit efficace sur ce terrain où elle est attendue avec beaucoup d’espoir”, a déclaré Abdoulazize Bamogo.
“Je suis convaincu que vous porterez une oreille attentive à cette préoccupation que l’institution ne tardera pas à vous soumettre”, interpelle-t-il.
Lire aussi | Burkina Faso/Médias : Idrissa Ouédraogo porté à la tête du CSC par le Président de la Transition