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Sénégal : Ousmane Sonko et son dauphin Bassirou Diomaye Faye sont libres

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, deux opposants au régime du Président Macky Sall, ont été libérés ce 14 mars. Ils ont été accueillis par une immense foule devant la prison de Cap manuel, à Dakar. Cette libération intervient dans un contexte où la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 mars bat son plein. 

La nuit a été longue pour les partisans de l’ex-parti d’opposition sénégalaise “Pastef”. Ils célèbrent la libération de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.

@DR

Sonko a été inculpé d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et d’atteinte à la sûreté de l’État depuis le 31 juillet dernier. Il est placé en détention depuis le 28 juillet.

Il avait également été déclaré coupable en juin 2023 pour “corruption de la jeunesse” et condamné par contumace à deux ans de prison fermes; ce qui le prive de ses droits civiques et politiques. Après avoir scruté sans succès toutes les voies de recours judiciaires, Sonko a désigné, le 19 novembre dernier, l’opposant Bassirou Diomaye Faye comme candidat de son parti. Ce dernier, Secrétaire général du parti, était également, à cette époque, derrière les barreaux.

Cet inspecteur des Impôts était en détention depuis avril 2023. Il est poursuivi pour outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique, après avoir critiqué, sur les réseaux sociaux, le comportement de certains magistrats. Mais son procès n’a pas commencé. La législation sénégalaise lui permet, tant qu’il n’est pas condamné, d’être candidat puisqu’il est jusque-là présumé innocent. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu à sa désignation pour représenter le parti.

Sonko, tout comme son dauphin, sont libres depuis hier.

Cette libération des deux cadres de l’ancien parti “Pastef” intervient dans un contexte de campagne électorale en vue de l’élection présidentielle du 24 mars prochain. La campagne a débuté le 9 mars dernier et prend fin le 22 mars.

Des partisans de Bassirou Diomaye Faye en campagne électorale

Le report de l’élection initialement prévue le 25 février dernier a été à l’origine de plusieurs manifestations. Quatre personnes sont mortes lors des évènements selon un bilan officiel.

Ce report a également engendré des tensions au sein des hautes instances du pays. Sous la pression du Conseil constitutionnel, Macky Sall, qui avait décidé de reporter de quelques mois le scrutin, a fait demi-tour. Son mandat finit ce 2 avril.

Dans la foulée, il a annoncé des mesures. Notamment un dialogue national et une amnistie collective visant les événements “de mars 2021 à ce jour”.

Une proposition de loi concernant l’amnistie a été adoptée par l’Assemblée nationale.

Ce 11 mars, l’Agent judiciaire de l’État (AJE) a annoncé, dans un communiqué, que “l’Etat du Sénégal se désistait du pourvoi formé contre l’ordonnance numéro 01 du 14 décembre 2023, rendue par le président du tribunal d’instance hors classe de Dakar” et qui visait la réhabilitation du maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, sur les listes électorales.

Selon l’un des avocats de Sonko, Juan Branco, cette décision anéantit définitivement la condamnation de son client par contumace.

“La condamnation pour diffamation étant couverte par la loi d’amnistie, le casier judiciaire de M. Sonko redevient vierge. M. Sonko sera réinscrit sur les listes électorales à la date de promulgation de la loi d’amnistie”, a-t-il indiqué.

La campagne électorale a été lancée en faveur de Bassirou Diomaye Faye.

La libération des ténors de l’ex-Pastef constitue, sans doute, une bouffée d’oxygène pour cette formation politique.

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