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Internet/Journée de l’Acceptation universelle : L’adoption des langues nationales réunit des acteurs à Ouagadougou 

Le monde célèbre chaque 28 mars la journée de l’Acceptation universelle (UA). Cette journée fait la promotion d’un “Internet multilingue” avec la possibilité de faire des recherches en langues locales sur le web et avoir des noms de domaine nationalisés. Sous l’égide de ECODEV International, en partenariat avec la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) et l’Association burkinabè des Domaines Internet (ABDI), plusieurs acteurs du domaine ont tenu un séminaire de réflexion sur le sujet ce jeudi, à Ouagadougou. Il s’agit, selon les initiateurs de la rencontre qui est d’ailleurs la première du genre au Burkina, de sensibiliser le public sur le concept d’Acceptation universelle. Et de l’inviter à se préparer à l’adopter du point de vue technique. 

Les enjeux de l’implémentation du concept d’Acceptation universelle a réuni plusieurs acteurs à Ouagadougou.

Selon le Directeur général de ECODEV International, Ismaël Ouédraogo, il s’agit de rendre l’Internet accessible à tous les Burkinabè, y compris ceux qui ne savent pas lire et écrire dans les langues étrangères comme le français et l’anglais.

“Nous avons besoin de valoriser nos langues locales et développer une économie numérique au Burkina. Nous devons nous approprier les outils digitaux et ne pas rester dépendant de ce qui est importé”, a-t-il indiqué. Ce séminaire a permis de présenter le nouveau concept. Il s’agit de travailler à avoir “un Internet multilingue et inclusif”.

“Nous devons faire en sorte que nos langues soient présentes dans l’espace numérique. Cela assurera une pérennité de ces langues car l’avenir est digital”, préconise le Directeur général de ECODEV International.

@LK

L’adoption de l’acceptation universelle permettra, ajoute-il, de réduire la fracture numérique. Elle donne la chance aux personnes ne sachant pas lire et écrire en langues étrangères, d’utiliser Internet.

ECODEV est spécialisée dans le développement de solutions numériques. Elle a, entre autres missions, d’accompagner les entreprises et organisations burkinabè dans le processus de leur transformation digitale. Ainsi, elle a été accréditée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP), en tant que bureau d’enregistrement pour le nom de domaine de premier niveau national «.bf».

Elle offre des services d’hébergement Web et Système de noms de domaine (DNS), de messagerie électronique professionnelle.

@LK

“En conjuguant nos efforts et nos expertises, nous aspirons à façonner un avenir numérique où chaque individu, quelle que soit son origine ou sa situation, puisse pleinement bénéficier des avantages et des possibilités offerts par les technologies de l’information et de la communication. Ainsi, ensemble, nous œuvrons à bâtir les fondements d’une société numérique équitable, inclusive et prospère, où l’accès au savoir, à l’innovation et aux opportunités est garanti pour tous”, déclare la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Dr Aminata Sabané.

Selon elle, l’adoption de l’Acceptation universelle contribuera à la valorisation des langues locales.

“La supériorité numérique d’une langue est un facteur déterminant de sa pérennité. Nous le savons, le futur est digital; il est important, au risque de tomber dans l’oubli, que les langues locales au Burkina ne soient pas mises en marge dans le processus de transition digitale”, a-t-elle prévenu.

Izaï Toé, Secrétaire exécutif de l’Association burkinabè des domaines Internet (ABDI), met, lui, l’accent sur le multilinguisme. L’acceptation universelle est, dit-il, un concept qui vise la prise en compte de l’ensemble des langues et de l’ensemble des alphabets sur Internet.

Il s’agit également, selon lui, de faire en sorte que dans le contexte burkinabè, l’utilisation des noms de domaines “.bf” soit une réalité.

Il souhaite ainsi que les Burkinabè puissent prioritairement choisir d’avoir des noms de domaine en “.bf” pour l’hébergement de leurs sites web. Et avoir des adresses de messagerie nationalisées. Il nourrit le souhait que ce ne soit plus des noms de domaine générique mais que l’ensemble des plateformes numériques ainsi que les adresses de messagerie soient en “.bf”.

Il s’agit, dit-il, d’un élément de patriotisme numérique que d’avoir son nom de domaine en .bf.

Leïlatou Amadi est étudiante en génie informatique. Elle a participé au séminaire. Elle a un projet de développement d’un site web et veut mieux comprendre davantage le processus et les enjeux.

La séance de présentation a été très utile, dit-elle. Elle apprécie particulièrement la disponibilité des noms de domaine “.bf” à un coût réduit.

Katagba Edmond, lui, est un informaticien spécialisé dans le domaine des réseaux et cybersécurité.

Il décrit une expérience enrichissante qui, dit-il, lui a permis de comprendre le concept.

Des participants

Il espère que les initiateurs puissent poursuivre la sensibilisation. Cela afin que les populations comprennent la possibilité d’accéder à des contenus numériques en utilisant les langues nationales. Il s’agit, dit-il, d’une initiation qui, sans doute, lui permettra de poursuivre la recherche.

Ce séminaire est le premier du genre au Burkina. Les initiateurs nourrissent l’ardent désir de voir les Burkinabè adopter le nouveau concept.

Les gestionnaires de sites web sont appelés à contribuer. La prise en compte de la nouvelle donne pour les sites déjà existants ne nécessite que des mises à jour, selon les experts du domaine.

Lire aussi | Internet/Journée de l’Acceptation universelle : ECODEV annonce un séminaire à Ouagadougou le 28 mars

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