Le mouvement politique Générations et Peuples solidaires (GPS) a annoncé, ce 6 avril, le retour en Côte d’Ivoire d’une “première vague d’exilés” suite “aux récents efforts de décrispation politique”. Notamment la grâce présidentielle accordée à certains de ses membres.
L’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire dit avoir eu des “échanges cordiaux” avec le Président Alassane Ouattara. Il entend donc organiser le “retour progressif des cadres du GPS en exil”.
“Dans cette optique, une première vague, dirigée par son Chef de Cabinet, M. Toh Marc Ouattara, sera de retour à Abidjan ce samedi 6 avril 2024”, précise le communiqué.
Guillaume Kigbafori Soro entend ainsi concrétiser “son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation en Côte d’Ivoire”. Il envisage aussi de préparer l’élection présidentielle de 2025. Il souhaite une élection “ouverte, inclusive, transparente, loyale et exemplaire ».
Vers un retour de Soro au pays natal ?
Dans un communiqué daté du 4 avril 2024, le leader du GPS affirme avoir eu une conversation téléphonique avec le Président Ouattara : « À l’occasion du double carême chrétien et musulman, l’ancien Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, a téléphoné au Président Alassane Ouattara, au mois de mars. Cela pour saluer le début de la décrispation politique en Côte d’Ivoire, marqué par les mesures d’élargissement prises en faveur de ses proches compagnons dont le vice-président de GPS, M. Koné Souleymane ».
Les échanges entre les deux hommes politiques ont été, selon la même source, marqués par la cordialité.
Soro dit maintenir sa volonté de « servir la cause de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire ». Dans cet esprit, ajoute le communiqué, il demeure ouvert au dialogue.
Cet ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire (2012-2019) avait annoncé, le 12 novembre 2023, qu’il mettait fin à son exil “pour compter de ce jour”.
Il avait notamment invoqué une difficulté liée au fait de vivre loin de sa “terre ancestrale et natale d’Afrique”.
Il s’était par la suite rendu dans plusieurs capitales de la région ouest-africaine où il a été reçu par des Chefs d’État. Notamment au Niger, au Mali et au Burkina Faso.
“Guillaume Soro peut rentrer au pays selon sa propre volonté”, avait déclaré le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Diomandé Vagondo, quelques jours après l’annonce de M. Soro.
Si le gouvernement ivoirien semble ouvert pour un retour du président du mouvement GPS, une double peine pèse cependant sur l’ancien allié du Président Alassane Ouattara.
En avril 2020, il a été condamné à 20 ans de prison pour “recel et détournement de deniers publics”.
Il sera par la suite condamné à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État » en juin 2021.
Un retour de Guillaume Soro en terre ivoirienne n’est donc pas possible sans une “solution politique”.
C’est d’ailleurs ce qui semble se profiler. Et le Président Alassane Ouattara semble disposé pour cela.
D’autres exilés politiques, notamment Blé Goudé, et l’ancien Président Laurent Gbagbo, ont effectué leur retour au pays par cette voie.
Affaire à suivre.
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