La ville de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, accueille depuis plusieurs années, de nombreuses Personnes déplacées internes (PDI). Ici, ces personnes contraintes de fuir leurs localités respectives du fait de la situation sécuritaire, doivent parfois se battre pour trouver une école pour leurs enfants. Au secteur 1 de Ouahigouya, le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) a permis la réalisation d’une école primaire. Si l’ouverture de cette école en septembre 2023 constitue un soulagement pour les populations, certains s’interrogent sur l’accès de leurs enfants à l’école dans l’avenir. Notamment après le cycle primaire. Ils plaident donc pour que le PRISE construise un lycée ou un collège dans cette localité.
L’école primaire publique Manegbzanga/ SONATUR est située au secteur 1 de Ouahigouya. L’infrastructure est composée de six salles de classe, deux magasins, de latrines et d’une pompe à eau. Elle est alimentée par un système solaire photovoltaïque. Cette école a été construite par le PRISE, une initiative du gouvernement lancée en 2020.
Karim Guembré est un déplacé interne. Il a quitté la commune de Barga pour Ouahigouya du fait de l’insécurité. L’ouverture de cette école lui a été bénéfique. Il est recruté comme vigile au sein de cette école. Quatre de ses enfants la fréquentent.
“Lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait pas d’écoles pour nos enfants. C’est une chance que le PRISE ait réalisé ces infrastructures scolaires. Nous sommes très contents. Actuellement, c’est comme si nous étions chez nous. Du moins concernant les études de nos enfants”, se réjouit-il.
Ce septuagénaire estime que cette école est très bénéfique pour les tout-petits qui devraient parcourir des kilomètres pour rejoindre des salles de classe.
“Les enfants ayant accès à l’école, ils ne deviendront plus des délinquants”, a-t-il ajouté.
Ces infrastructures scolaires sont, dit-il, bien réalisées. “Cela favorise les études des enfants”.
Il se réjouit également du fait que les personnes déplacées puissent profiter du forage de l’école.
Lotélé Elisheva Bérénice Zerbo est une élève de la classe de CM2. Nous l’avons trouvé en train de faire un devoir d’histoire-géographie.
Avant l’ouverture de cette école, elle se rendait à une dizaine de kilomètres de son quartier pour ses études. Cela relève désormais du passé.
“La distance faisait que j’étais bien souvent en retard au cours. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il fallait 45 mn pour rejoindre l’école. Ma mère m’y amenait. Ici, je prends moins de temps pour me rendre à l’école”, relate-t-elle. Et ce n’est pas tout. La petite Bérénice apprécie également les infrastructures de son école.
Cette école offre selon elle plus de commodités. Elle mentionne ici la présence des brasseurs, communément appelés ventilateurs. Ainsi que la lumière qui éclaire désormais les salles de classe. Un système photovoltaïque a été installé par le PRISE à cet effet.
Elle estime également que ses nouveaux enseignants expliquent bien les leçons. Ce qui lui permettra, dit-elle, de réaliser son rêve de devenir médecin.
“J’aime bien la blouse du médecin. Pour moi, soigner une personne, c’est soigner toute sa famille”, dit-elle avec assurance.
Si l’ouverture de cette école a été un soulagement pour les parents, le défi demeure. Notamment après le cycle primaire.
La construction d’un lycée ou d’un collège dans ce quartier est d’ailleurs la doléance de Karim Guembré. Il plaide pour la construction d’un lycée dans le quartier car, dit-il, les écoles publiques sont loin d’ici.
“Nous nous demandons où iront nos enfants après l’école primaire”, alerte-t-il. Il faut, précise-t-il, parcourir 7 à 8 kilomètres pour trouver un lycée ou un collège public.
Il espère donc une action de la part de PRISE.
“Un lycée ou un collège dans ce quartier sera vraiment un ouf de soulagement pour nous les déplacés”, a-t-il soutenu.