Depuis 2015, le Burkina Faso fait face au terrorisme. Cette crise a entraîné un déplacement de populations. À la date du 31 mars 2023, le pays enregistrait 2 062 534 Personnes déplacées (PDI) selon le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR). Ces populations, obligées de fuir leurs villages d’origine du fait des attaques terroristes, font face à de nombreux défis dans leurs localités d’accueil. L’accès à une eau potable relève, à certains endroits, d’un parcours du combattant. À Kaya, dans la région du Centre-Nord, le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) s’est donné pour mission de fournir ce liquide précieux aux populations en réalisant des points d’eau dotés de pompes à eau.
Kaya, la “Cité des cuirs et peaux”, fait partie des grands centres d’accueil de déplacés. La province du Sanmatenga est en effet en tête des provinces d’accueil avec 16,27% des PDI. La ville de Kaya, elle, figure dans le top 5 des communes d’accueil, classée 3e, avec 6,03% du nombre total de personnes déplacées, selon le CONASUR.
Ici, les responsables du PRISE sont en ordre de bataille pour réduire les besoins en eau. Ce programme a réalisé des pompes à eau dans plusieurs secteurs de la ville.
Au secteur 6 par exemple, la construction de la pompe par le PRISE a été un ouf de soulagement pour les populations.
“Nous allions chercher l’eau à des kilomètres d’ici. Nous remercions énormément le PRISE. Ce forage nous est d’une importance capitale”, indique le Chef de Souné, habitant de ce quartier.
Il estime à 7000 personnes, les bénéficiaires de l’infrastructure.
“Ce forage est permanemment sollicité. Nous avons eu la chance d’avoir une bonne nappe d’eau ici. Sinon, la plupart des autres pompes dans ce quartier ne fonctionnent pas ”, a-t-il relevé.
Il y a eu, dit-il, par le passé, plusieurs tentatives de réalisation de forages par d’autres structures. Sans succès. Ce forage, réalisé par le PRISE, constitue une précieuse ressource pour les populations environnantes. Toutefois, relève le Chef, la demande dépasse largement l’offre. Il plaide donc auprès du PRISE pour la réalisation d’autres forages dans ce quartier au profit des populations.
Yvette Ouédraogo, étudiante, réside dans ce secteur. Ce soir-là, elle est là pour puiser de l’eau.
Avant la réalisation de ce forage, la jeune dame parcourait plus de deux kilomètres pour s’approvisionner en eau.
“Ce forage nous a beaucoup aidés. Il y avait un problème d’approvisionnement en eau dans le quartier. Il y a un château d’eau mais il ne fonctionne pas”, confie-t-elle. La demande est forte, insiste-t-elle. Il faut donc y passer des heures pour avoir de l’eau. Elle plaide également pour la réalisation d’un autre point d’eau dans ce secteur.
Le PRISE a aussi réalisé une pompe à eau au secteur 4. Là, au-delà de son usage basique, l’eau de la pompe est utilisée pour un jardin.
Cette pompe est permanemment en activité, confie l’un des riverains, Adama Sawadogo.
“Si elle démarre à 5h du matin, elle est sollicitée. Il faut attendre 22h pour que la pression baisse, empêchant l’eau de couler”, affirme-t-il.
Sebgo Noelie, elle, met l’accent sur les opportunités d’activités génératrices de revenus offertes par cette pompe. L’eau du forage est utilisée pour arroser les plantes d’un jardin non loin de là. Et cela génère des ressources. “Nous n’avons plus besoin d’acheter des légumes”, confie-t-elle.
Les durs moments où elle était obligée de se rendre à 3h du matin au point d’eau pour s’aligner dans l’espoir d’obtenir ce liquide précieux, relèvent désormais du passé.
Le secteur 5 de Kaya a également bénéficié d’un forage réalisé par le PRISE.
Les déplacements de populations des zones rurales vers les centres urbains ont augmenté le besoin en eau, selon le chef de Tibèga.
La construction de cette pompe a permis d’alléger, dit-il, la souffrance des populations.
Selon lui, des personnes sont parfois obligées de quitter le centre-ville pour s’y rendre afin de s’approvisionner en eau. Surtout avec les délestages d’électricité qui, dit-il, engendrent également des coupures d’eau.
Cette pompe, tout comme les deux autres de la ville que nous avons visitées, a été réalisée en 2023. Au total, six forages ont été réalisés par le PRISE à Kaya en 2023. Dans la région du Centre-Nord, au total 11 forages fonctionnels, œuvres du PRISE, ont été réalisés au cours de l’année 2023, selon les responsables du Programme.
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