Le récent rapport de l’ONG Human Rights Watch continue de faire des vagues. Les plateformes de diffusion de plusieurs médias internationaux ont été suspendus au Burkina, le 28 avril : TV5Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, Le Monde.fr, ApaNews, The Guardian et l’Agence Ecofin. Le Conseil supérieur de la communication (CSC) leur en veut d’avoir diffusé, sur la base du rapport, des contenus “accusant l’armée burkinabè d’exactions sur des populations civiles au Nord et au Nord-Est du pays”. Et voilà que ce 2 mai, c’est le Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis au Burkina, Eric Whitaker, qui est convoqué par les autorités, au ministère des Affaires étrangères.
Ça ne sent pas très bon entre le Burkina Faso et les Etats-Unis d’Amérique. Ouagadougou regarde également d’un mauvais œil le Royaume-Uni. Ces deux Etats ont produit, le 29 avril, une « déclaration conjointe sur le massacre de civils au Burkina Faso ». Faisant référence au rapport de Human Rights Watch. Ils ont appelé, dans ce cadre, le gouvernement « à mener une enquête approfondie sur ces massacres et à demander des comptes aux responsables ».
Mais cela n’a visiblement pas plu aux autorités burkinabè. Elles ont convoqué, ce 2 mai, le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso. Et elles lui ont remis une note verbale dans laquelle le gouvernement réagit à la déclaration conjointe des deux Etats. Le Burkina estime que le rapport de Human Rights Watch a été faite de façon « hâtive ». Et donc « pas crédible ». Et que de ce fait, les Etats Unis d’Amérique et le Royaume-Uni auraient dû prendre du recul pour mieux cerner les évènements.
Ouagadougou affirme avoir ouvert une enquête suite aux « allégations de violations et d’abus de droits humains ». La note verbale, remise au Chargé d’Affaires, sonne donc comme une mise en garde. Un document similaire a été envoyé au Haut-Commissariat du Royaume-Uni au Burkina.
Ces derniers temps, la tension est montée d’un cran entre Ouagadougou et certaines capitales occidentales. Par exemple, le 16 avril dernier, trois ressortissants français, Gwenaïelle Habouzit, Hervé Fournier et Guillaume Reisacher, ont été « déclarés persona non grata pour activités subversives ». Ils avaient alors été « priés de quitter le territoire burkinabè dans 48 heures ».