L’Union européenne (UE) célèbre, chaque 9 mai, la “journée de l’Europe”. Elle rend ainsi hommage au “discours historique” prononcé en 1950 par Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères. Ce discours est relatif à la création de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, ancêtre de l’actuelle Union européenne. L’événement a été célébré par anticipation ce 8 mai, à Ouagadougou. Le Burkina et son partenaire ont abordé la “santé” de leurs relations. “La coopération entre l’Union Européenne et le Burkina Faso se porte bien”, indique le Directeur de cabinet du ministère burkinabè des Affaires étrangères, Dieudonné Désiré Sougouri.
“L’Union européenne accompagne le Burkina dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Elle a beaucoup investi pour cela”, affirme le diplomate burkinabè.
Elle accompagne également le Burkina dans plusieurs domaines : humanitaire, agriculture, culture. C’est pourquoi, dit-il, “nous sommes là ce soir pour l’accompagner à travers cette célébration et dire que nous allons travailler pour raffermir nos relations de coopération”.
Il a d’ailleurs lu, à ce sujet, le discours du ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, qu’il représente à cette cérémonie.
“Le partenariat entre l’Union européenne et le Burkina Faso est excellent et vieux d’une soixantaine d’années. Ce partenariat, fondé sur des valeurs communes, est respectueux de nos identités et de nos diversités culturelles”, indique le ministre Traoré.
Ajoutant que des résultats probants ont été atteints. Il mentionne ici la tenue des 15e et 16e sessions du “dialogue politique” entre le Burkina Faso et l’UE, en l’espace de 8 mois. Mais également le ravitaillement en vivres et produits médicaux des zones à forts défis sécuritaires, à travers notamment le pont aérien d’urgence de l’Union européenne. Et la relance du projet d’implantation des Groupes d’action rapide de surveillance et d’intervention au Sahel (GARSI).
“La journée de l’Europe étant l’occasion de valoriser les liens spécifiques entre les peuples, le peuple burkinabè sait compter sur la solidarité européenne”, a-t-il insisté.
Il estime cependant que le plus grand besoin du Burkina aujourd’hui concerne la sécurité. Et c’est là que l’UE est le plus attendue.
“Au-delà de tout ce qui nous unis et qui fonde la qualité de la coopération entre le Burkina Faso et l’Union européenne, il importe de s’appesantir sur le contexte actuel de notre pays. A cet égard, il semble plus qu’urgent d’appuyer de manière sincère les efforts de lutte contre le terrorisme, d’accompagner de manière effective les populations dans la détresse, face à la crise humanitaire”, a-t-il plaidé.
Selon le Chef de la diplomatie burkinabè, en Europe comme dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une vie en vaut une autre.
C’est pourquoi, il faut condamner, dit-il, de la même manière les massacres de populations opérés par les terroristes.
Place maintenant à l’’Ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Daniel Aristi Gaztelumendi. Son institution soutient le Burkina, dit-il, dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures de transport, de l’énergie. Mais également de la culture, et de l’humanitaire.
“Le programme de coopération de l’UE avec le Burkina consiste, ces dernières années, à soutenir la stabilité et le développement du pays à travers un large éventail de secteurs tels que la gouvernance, la santé, la sécurité alimentaire, l’agriculture, l’eau, l’emploi, l’énergie et les infrastructures”, a-t-il expliqué.
Dans le domaine de l’énergie par exemple, il cite le projet “Zagtouli” de production d’énergie solaire au profit de plus de six cent mille personnes.
Des projets sont également en cours de lancement sur l’axe Ouagadougou-Koudougou-Dédougou-Bobo Dioulasso, a-t-il ajouté. Deux grandes actions prioritaires : un appui au développement humain et aux services sociaux de base d’un montant de 65 millions d’euros (plus de 42 milliards FCFA). Objectif : renforcer et améliorer l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable, protection sociale) par les populations hôtes et les personnes déplacées internes.
Un soutien à la résilience économique et aux systèmes agroalimentaires également. Montant : 68 millions d’euros (plus de 44 milliards de FCFA). Cette action assurera, selon le diplomate européen, la sécurité alimentaire. En renforçant notamment le système agro-alimentaire afin de créer des opportunités économiques et des emplois. Les fonds serviront également à développer la formation professionnelle.
“Nous sommes aussi un important acteur humanitaire au Burkina Faso. En 2023, notre effort dans ce domaine a atteint 36 millions d’euros, soit plus de 23 milliards de FCFA”, a-t-il indiqué.