Moins de deux mois après la “suspension temporaire” dont elle a fait l’objet, TV5 Monde-Afrique est de nouveau visée par une sanction du Conseil supérieur de la communication (CSC). Le régulateur reproche à cette télévision publique française des “manquements à la loi constatés dans le contenu d’une des éditions du journal télévisé en date du 17 juin 2024”.
Selon le CSC, cette télévision a invité lors de l’édition incriminée le Burkinabè Newton Ahmed Barry. Ce journaliste, également ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est connu pour ses critiques virulentes contre le gouvernement de Transition. Notamment sur la conduite de la guerre contre le terrorisme.
“Dans cette édition, le CSC a relevé des insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la Transition, des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des populations dans l’élan de reconquête du territoire national”, indique l’institution de régulation des médias dans un communiqué daté de ce 18 juin.
Dans son intervention, Newton Ahmed Barry s’est prononcé sur “l’incident de tir” qui a eu lieu le 12 juin dernier, dans la cour de la télévision nationale. Affirmant que l’incident a créé une “situation inhabituelle”. Il a également commenté un incident sécuritaire qui s’est déroulé à Mansila, dans le Yagha (région du Sahel), le 11 juin dernier. Mentionnant notamment des pertes au sein de l’Armée burkinabè. Aucune source officielle ne s’est prononcée concernant cette attaque. Il affirme également que la situation sécuritaire du pays n’a pas évolué depuis la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022.
Le CSC exige aussi, au titre des sanctions, le paiement d’une amende de 50 millions de francs CFA.
Il invite par ailleurs les médias à “faire preuve de plus de professionnalisme dans le traitement des informations liées à la crise sécuritaire au Burkina”.
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