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Retrait de l’AES de la Cédéao : “Cela aggravera l’insécurité dans la sous-région” selon la Cédéao 

Le 65ᵉ sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est ouvert, ce 7 juillet, à Abuja, au Nigeria. Il intervient au lendemain du premier sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Burkina, le Mali et le Niger ont en effet réaffirmé leur divorce d’avec l’instance sous-régionale. Le sujet s’est alors invité au sommet de la Cédéao. Selon cette organisation, ce retrait “portera un coup dur à la coopération en matière de sécurité, notamment en termes de partage de renseignements et de participation à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région”. 

Le départ des trois pays du Sahel de la Cédéao semble être déjà consommé. Selon des sources médiatiques, l’institution sous-régionale a haussé le ton ce dimanche contre ces pays, tous dirigés par des militaires. L’option de la négociation semble donc avoir échoué. Place aux conséquences que chacune des deux parties devra assumer.

“Les populations ont bénéficié d’une liberté de mouvement dans notre espace Cédéao et elles ont commencé à percevoir les avantages de notre marché commun de plus de 400 millions d’habitants. Il est évident que la désintégration perturbera non seulement la liberté de mouvement et d’établissement des personnes, mais aggravera également l’insécurité dans la sous-région”, a lancé le président de la commission de la Cédéao, Omar Alieu Turay.

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Selon lui, le retrait des trois pays portera un coup dur à la coopération en matière de sécurité. Notamment en termes de partage de renseignements, de participation à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région et d’autres initiatives conjointes de sécurité. Par exemple la Force régionale en attente de la Cédéao.

Dans le cadre de la coopération régionale pour la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité organisée, ces trois pays ont bénéficié, selon la Cédéao, d’une enveloppe de plus de 60,5 milliards FCFA. Cette somme a été mobilisée, dit-elle, par l’Uémoa, au titre du Plan d’action de la Cédéao contre le terrorisme.

Ph.d’illustration

De plus, les ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger devront désormais obtenir un visa pour voyager dans les pays membres de l’organisation. Cela est valable pour les ressortissants de la Cédéao qui voyageraient dans l’espace AES.

Et ce n’est pas tout. Selon les conclusions du sommet, les ressortissants de ces pays pourraient ne plus résider ou créer des entreprises librement dans le cadre des facilités de la CEDEAO. Ils pourraient ainsi être soumis aux lois nationales de ces États. Des négociations pourraient cependant être menées au plan bilatéral ou multilatéral afin d’alléger cette situation.

Le retrait des pays de l’AES aura également des conséquences sur la Cédéao elle-même. Le Burkina, le Mali et le Niger représentent en effet 17,4% des 425 millions d’habitants de l’espace Cédéao et 10% du PIB de la région. “Leur départ entraînera une réduction de la taille du marché de la Cédéao”, avait affirmé l’organisation régionale en février dernier. Ajoutant que le commerce intracommunautaire pourrait être affecté.

Lire aussi | Lutte contre le terrorisme : 60,5 milliards FCFA octroyés aux États de l’AES (Cédéao)

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