Le Capitaine Ibrahim Traoré a accusé, le 11 juillet, Abidjan d’abriter un centre d’opérations pour déstabiliser le régime de transition burkinabè. Il a promis d’apporter, dans les jours à venir, les preuves de ses déclarations. Dans un communiqué daté de ce 16 juillet, Générations et peuples solidaires (GPS), parti de l’ancien président du parlement ivoirien, Guillaume Soro, donne de la voix. Il invite le président Alassane Ouattara à “renouer le dialogue et à faire la paix”. Il n’y a “aucune autre alternative”, dit-il.
Selon le GPS, “la récurrence et la gravité de telles accusations suscitent préoccupation et inquiétude au sein des populations”. Cette structure politique s’est ainsi penché sur le sujet afin d’en saisir, dit-il, les tenants et les aboutissants.
“La sensibilité et la délicatesse du sujet nous imposent de l’appréhender avec beaucoup de maturité, au regard des liens historiques et séculaires qui unissent nos deux pays”, indique le GPS. Affirmant, avec force détails, que l’actuel Président ivoirien “s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue”.
Selon le GPS, il faut “apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays”. Et tenir également compte, dit-il, des initiatives malheureuses du gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel”.
En effet, il est incontestable, selon le GPS, que le Président Alassane Ouattara et son gouvernement ont été à l’avant-garde des “sanctions illégales et illégitimes” qui ont frappé durement les pays membres de la Confédération des États du Sahel.
Et à ce sujet, le parti égrène une pile de récriminations : fermeture des frontières, interdiction des échanges commerciaux, confiscation des avoirs de ces pays à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), blocus terrestre et aérien. Autre mesure décriée par le GPS : l’embargo contre les produits de premières nécessité, y compris les médicaments à destination du Niger après le putsch du 26 juillet 2023.
“Ces sanctions inhumaines ont causé larmes et désolation au sein des populations de ces États”, lance le GPS. Parmi les mesures qui ont créé, selon le GPS, la brouille entre la Côte d’Ivoire et les membres de la Confédération AES, la décision du Président ivoirien d’envoyer deux bataillons de l’armée ivoirienne pour “déloger les militaires au pouvoir au Niger”.
“Peut-on, dès lors, être surpris du ressentiment des peuples du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de leurs dirigeants vis-à-vis de notre pays ? N’avons-nous pas objectivement créé cet environnement d’hostilité et de belligérance avec nos voisins ?”, s’interroge le GPS.
Il incombe, dit-il, au gouvernement ivoirien de “respecter la souveraineté de ces États”. Et de renouer avec le traditionnel dialogue ivoirien afin de rétablir des relations réellement fraternelles et apaiser le climat politique avec les pays de la Confédération des États du Sahel.
“Autant le Président Ouattara a mis force énergie à quereller et à sanctionner ces États, autant il devrait s’activer avec la même énergie pour renouer le dialogue et faire la paix. Il ne peut y avoir aucune autre alternative”, préconise le GPS.
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