Les Rwandais étaient aux urnes ce 15 juillet pour choisir leur président. Selon des résultats officiels partiels portant sur 79% des bulletins dépouillés, annoncés lundi soir par la commission électorale (NEC), l’actuel président Paul Kagame est en tête avec 99,15% des voix. Dans la foulée, il déclare que ceux qui critiquent la situation de son pays ne la comprennent pas.
“Notre situation est extraordinaire, c’est pourquoi beaucoup ne la comprennent pas et choisissent de la critiquer. En dépit de cela, la confiance ne cesse de croître”, a lancé le Chef de l’État rwandais, s’adressant aux membres de son parti. Selon lui, le cas rwandais est “une situation unique (…) C’est notre singularité en tant que Rwandais”.
Si les résultats provisoires complets sont attendus le 20 juillet et les résultats définitifs le 27 juillet, Kagame, lui, entend déjà tourner la page de cette élection : “La période électorale est désormais terminée; elle est derrière nous”. Selon lui, la prochaine étape est la tenue des promesses électorales : “Ce qui nous attend, c’est le travail que nous devons faire, la mise en œuvre de nos promesses de campagne au profit de tous les Rwandais”.
Paul Kagamé (66 ans) est à la tête de ce pays d’Afrique orientale depuis 2000. Après une réforme constitutionnelle adoptée en 2015, il peut encore gouverner le Rwanda jusqu’en 2034.
S’il est pour les uns un modèle de leader qui a su impulser un développement local, d’autres lui reproche par contre d’être « un impérialiste ». Sa réélection intervient dans un contexte de brouille diplomatique entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Le gouvernement de Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de financer et armer les rebelles du M23, une faction armée qui sème terreur et désolation depuis des années dans l’Est de la RDC.
Lors d’un entretien accordé à France 24 le 21 juin dernier, Kagame est revenu sur les relations tendues entre son pays et la RDC. Le Rwanda est prêt, dit-il, à entrer en guerre avec son voisin congolais. « Nous sommes prêts à nous battre », a-t-il indiqué.
Le dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU sur l’Est de la RDC souligne, une fois de plus, le soutien de l’armée rwandaise au groupe rebelle du M23. Mais pointe aussi, pour la première fois, celui de l’Ouganda à cette rébellion.
Selon ce rapport publié début juillet 2024, l’armée rwandaise dirige de fait les opérations du M23 dans la partie Est du pays. « 3 000 à 4 000 militaires rwandais » combattent aux côtés des rebelles.
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