Le gouvernement malien a annoncé, le 4 août dernier, la rupture, avec effet immédiat, des relations diplomatiques entre l’Ukraine et le Mali. Cette décision fait suite à l’implication affichée des autorités militaires ukrainiennes dans les attaques perpétrées, fin juillet, par les groupes armés du Nord-Mali. Ces attaques étaient orientées contre les Forces armées maliennes et des supplétifs du groupe paramilitaire russe Wagner. La réaction de Bamako n’a pas été du goût de Kiev. Dans un communiqué daté de ce 5 août, le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine dénonce “une décision hâtive”. Affirmant “se réserver le droit de prendre toutes les mesures politiques et diplomatiques nécessaires en réponse aux actions hostiles du gouvernement de transition de la République du Mali”.
Selon les autorités ukrainiennes, la décision du gouvernement de transition de la République du Mali de rompre les relations diplomatiques avec l’Ukraine est “hâtive”. Le Mali n’a pas procédé, disent-elles, à “une étude approfondie des faits et des circonstances de l’incident dans le nord du Mali”. Ce pays n’a pas non plus fourni, selon Kiev, une preuve de l’implication de l’Ukraine dans ces attaques.
Dans sa réponse au Mali, l’Ukraine lie les derniers événements au Nord-Mali à la guerre qui l’oppose à la Russie depuis février 2022. Affirmant, avec forces détails, être “victime d’une agression armée à grande échelle non provoquée de la Fédération de Russie”.
Dans ce contexte, poursuit la diplomatie ukrainienne, avec le soutien de la communauté internationale, “l’Ukraine s’efforce par tous les moyens de rétablir la justice et le respect du droit international”.
Ce droit vise à protéger tous les pays du monde, y compris ceux de l’Afrique, contre les atteintes à leur souveraineté, leur indépendance et leur intégrité territoriale, indique le communiqué.
“L’Ukraine adhère inconditionnellement aux normes du droit international, à l’inviolabilité de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des autres pays. Elle rejette résolument les accusations du gouvernement de transition du Mali de prétendu soutien de l’Ukraine au terrorisme international”. Selon le communiqué, l’Ukraine est l’un des fondateurs des Nations Unies et son gouvernement a activement “soutenu le droit des peuples africains à l’indépendance et à la décolonisation, y compris la République du Mali”.
Défendant son engagement pour la paix, l’Ukraine affirme être “connue en Afrique comme un contributeur important à la garantie de la sécurité régionale”. À titre d’exemple, elle mentionne son contingent de casques bleus qui, dit-elle, a apporté “une contribution significative à la mise en œuvre d’un certain nombre d’opérations de maintien de la paix sous les auspices de l’ONU. Notamment de 2019 à 2022 dans le cadre des missions de l’ONU au Mali”.
Et parlant des actions pour la paix, elle fait un clin d’œil à son voisin russe, l’accusant de compromettre la paix mondiale.
“La Fédération de Russie, en poursuivant son agression armée à grande échelle contre l’Ukraine, détruit l’architecture de la sécurité internationale, viole les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, qui garantissent notamment le droit des pays africains à un avenir libre”, indique Kiev.
Selon le gouvernement ukrainien, des structures militaires contrôlées par le Kremlin, y compris le groupe paramilitaire Wagner, utilisent des méthodes terroristes. Et sont directement impliquées dans de nombreux crimes de guerre, meurtres de civils et mauvais traitements de prisonniers de guerre en Ukraine et dans les pays africains.
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