Le ministre de la Défense, le Général Kassoum Coulibaly, a présenté au Chef du gouvernement, Me Kyelem de Tambèla, ce 7 août, son bilan du premier semestre de l’année 2024. “Il y a deux aspects : ce qui est prévu et ce qui est fait sur le terrain”, indique, d’emblée, le ministre Coulibaly. Face à la presse, il présente un taux d’exécution de 35%. Ajoutant qu’environ 69% du territoire est sous le contrôle de l’État.
Selon le Général Coulibaly, la reconquête du territoire est une action permanente.
“En 2022, la partie sous contrôle était de 40%. Sur le terrain aujourd’hui, nous avons évalué et nous sommes à un taux de contrôle du territoire d’environ 69%”, a-t-il déclaré.
Précisant que sur ce taux sous contrôle, 31% est presque inhabité.
“Ce sont des zones où il n’ y a presque personne. On essaie d’abord de reconquérir et de faire le maillage du territoire pour être sûr que nous prenons de grands ensembles et ensuite on avance progressivement. On ne peut pas être partout [à la fois]”, a-t-il relevé.
Selon le Chef du département de la Défense, il peut y avoir des incursions terroristes même dans les zones sous le contrôle de l’État.
“Nous faisons en sorte qu’il y ait de la vigilance (…) Nous sommes en guerre, et il ne faut plus cacher la vérité. Lorsqu’il y a une situation sécuritaire, il faut le dire à tout le monde afin que chacun prenne ses précautions”, a-t-il préconisé. Affirmant considérer que l’ensemble des Burkinabè indifféremment de leur niveau ou du poste occupé, “sont des combattants pour notre souveraineté et la libération du territoire”.
Le ministre salue alors l’ensemble des populations pour l’engagement au sein des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
“Les unités sont déployées. On insiste pour être sûr qu’on coopère. Et c’est pour cela qu’on tient à sensibiliser les VDP sur les questions de respect des droits de l’Homme afin qu’il n’y ait pas d’exactions ou des cas de vengeance”, a-t-il ajouté. Et comme on le dit en langage militaire, le terrain commande la manœuvre. C’est d’ailleurs cela la culture d’organisation au sein du département de la Défense.
Des réajustements sont couramment effectués, dit-il, en fonction de la réalité du terrain.
“Pour un programme donné, il peut arriver que dans la conduite, nous ayons des instructions et il faut procéder à des réajustements”.
Pour ce premier semestre, le programme a connu des modifications vers mai et juin “pour être sûr qu’on est sur la bonne ligne”.
Et il ajoute ceci : dans le domaine militaire, on choisit les bonnes cibles pour être sûr de les atteindre.
C’est ce qui a conduit, dit-il, à un réaménagement dans certains projets. Notamment en matière de formation des personnels et les investissements où certains aspects de ce qui avait été prévu ont été revus.
“Tout ce qui avait été prévu, nous sommes en train de revoir cela avec l’expérience du terrain”.
Et parlant des objectifs stratégiques prévus, le ministre indique que des réaménagements sont en cours. Afin, dit-il, d’être sûr que “nous allons vers les bons objectifs pour avoir les bons effets”.
“Il était prévu que nous soyons à 50% du taux de réalisation après le premier semestre mais avec les réajustements, nous sommes à environ 35%. Mais ce chiffre reflète la réalité de ce que nous vivons. Il ne s’agit pas d’aller dans une course de vitesse mais plutôt dans une course de fond”, a-t-il affirmé.
Selon lui, les ressources sont rares. Et il n’est pas bienséant pour le ministère de la Défense sur qui tout le monde a un regard, pour qui tout le monde fait l’effort de contribuer, de s’engager dans des dépenses juste parce que cela est prévu.
“Dans notre mission, nous pouvons avoir des instructions en cours de chemin pour des réaménagements. L’essentiel étant que le soldat au front soit bien équipé et bien pris en charge”. Parole du Général Coulibaly.