Le pouvoir semble faire tourner des têtes au Cameroun ! Et le Président Paul Biya pourrait encore succomber à la tentation. Ce vieillard de 91 ans, qui traîne sa bosse à la Présidence depuis pratiquement quatre décennies, laisse entrevoir son intention de briguer un huitième mandat. Ses partisans « bouillonnent » déjà pour le scotcher, pendant sept nouvelles années, au palais présidentiel.
S’il réussit à se « tailler » un nouveau mandat, son bail se poursuivra, en principe, jusqu’en 2032. Il aura alors 99 ans. Dont 49 ans dans la tunique de Président du Cameroun. Avant son arrivée au pouvoir en 1982, il a occupé, pendant sept ans, le poste de Premier ministre.
Et il continue de tisser sa toile face à une opposition visiblement désarticulée. Pour se donner le maximum de chances, il est en train d’opérer d’importantes réformes. Il a ainsi ordonné au parlement de modifier, lors de la session de novembre, le Code électoral pour une « augmentation substantielle » de la caution de candidature. Cette décision, si elle est adoptée, aura un impact considérable sur la configuration de la course à la Présidence. Elle réduira le nombre de candidats potentiels. Selon les chiffres avancés, le montant envisagé oscille entre 50 et 100 millions de francs CFA.
Ce sera une occasion, selon les partisans du régime, de « filtrer les candidatures et de ne retenir que les prétendants sérieux, dotés d’un soutien populaire conséquent ». Les opposants, eux, crient à l’injustice. Ils craignant de voir leurs chances d’accéder au pouvoir s’effriter une fois de plus. Le « Président Biya » veut « restreindre », disent-ils, l’accès à la course présidentielle et « limiter ainsi le choix des électeurs ».
Et comme pour dégager la voie, les députés ont acté, le 20 août, le report des élections parlementaires et municipales, initialement prévues l’année prochaine. Elles se dérouleront désormais en 2026. Là aussi, l’opposition proteste. Car, selon le Code électoral, les candidats doivent remplir un autre critère : être désigné par un parti politique représenté à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil régional ou municipal, ou obtenir la recommandation d’au moins 300 personnalités. Ce report sonne donc comme une façon d’écarter de potentiels candidats qui rêvaient de participer à la présidentielle de 2025.