A la UneSociété et Culture

Ouagadougou : Les riverains de la route Karpala-Bendogo exigent des ralentisseurs 

Le bitumage de la voie Karpala-Bendogo avait suscité un grand soulagement pour les usagers et les riverains. Mais aujourd’hui, 24 septembre, cette route est bloquée. Impossible de passer. Raison invoquée : le nombre croissant d’accidents de circulation. Les riverains réclament l’implantation de feux tricolores et des ralentisseurs pour limiter les accidents qui endeuillent les familles. Et ils ne comptent pas lever les barrières de si tôt. Les premiers responsables de l’arrondissement 10, eux, appellent au dialogue. 

Les manifestants ont érigé des barricades sur la voie reliant le quartier Karpala à celui de Bendogo en traversant le quartier Tabtenga dans l’arrondissement 10 de la ville de Ouagadougou. Morceaux de briques, tables, bois, etc ont été utilisés pour bloquer le passage aux usagers. “Personne ne passe ! Sauf les ambulances et les véhicules de l’Armée”. Impossible de rejoindre la ville à partir du rond-point de Tabtenga (quartier de la commune de Saaba). Ni de regagner le quartier Bendogo à partir de Karpala, quartier situé à l’autre bout de la voie Karpala-Bendogo.

Des barrières érigées par les manifestants

“C’est trop !”, crient les manifestants. Il est urgent, disent-ils, de trouver une solution aux nombreux accidents. Le 19 septembre, un accident sur cette voie a provoqué la mort d’une femme. Un tas de sable sur le sang témoigne de la gravité de l’accident.

Un conducteur de tricycle a désobéi au “signal stop” d’un volontaire adjoint de sécurité (VADS). “Il a foncé sur les motocyclistes stationnés”, relatent des témoins. Bilan : une perte en vie humaine, deux victimes avec des membres fracturés, le VADS lui-même grièvement blessé.

Le tas de sable sur le sang de la dernière victime

“La lutte que nous menons va profiter à tous les usagers”, affirme l’un des riverains, Louis Gaméné. Avant d’ajouter que cette situation peut arriver à tout le monde. Ils ont donc initié une manifestation instantanée pour attirer l’attention des autorités. Selon ces riverains, une cotisation volontaire a même été initiée pour soutenir l’obtention des feux tricolores. Mais les fonds peinent à être mobilisés.

Sur place, un sexagénaire s’exprime sous couvert de l’anonymat. “Depuis le début de l’année, nous avons dénombré vingt-deux pertes en vie humaine sur le tronçon reliant le rond-point de la Zone 1 à celui de Tabtenga. La dernière en date est celle du jeudi dernier qui a provoqué la mort de la dame”. La situation est de plus en plus inquiétante pour ces riverains. Avec la rentrée scolaire 2024-2025, les parents craignent pour la vie de leurs enfants. Des élèves du quartier Tabtenga sont contraints de traverser la route Karpala-Bendogo pour rejoindre leurs établissements situés de l’autre côté de la voie. “Si rien n’est fait, ce sont nos enfants qui subiront encore les conséquences de l’excès de vitesse des usagers”, lance le “vieux Miki”, riverain et parent d’élèves.

Aucun ralentisseur n’a été réalisé sur le tronçon reliant les rond-points de Tabtenga et de la Zone 1. Les riverains ont décidé d’installer des ralentisseurs avec des mottes de terre. Mais ils ont vite été emportés par le vent et les eaux de pluie. Les manifestants exigent donc des autorités de l’arrondissement n°10, des ralentisseurs en bonne et due forme afin de préserver la vie des usagers, des riverains et surtout des élèves qui empruntent fréquemment cette voie.

Cette manifestation n’est pas une première. Les riverains affirment avoir tiré la sonnette d’alarme depuis plus d’un an. “Nous avons expliqué la situation de la nouvelle voie Karpala-Bendogo aux autorités de l’arrondissement 10. Ils nous ont convoqués pour une rencontre et nous y sommes allés. La commune de Ouagadougou a même délégué un représentant pour nous écouter. Mais plus d’un an après la rencontre, rien n’a bougé”, raconte Ismaël Gaméné. Ces propos sont d’ailleurs approuvés par un autre manifestant qui estime qu’il y a urgence. Cependant, les autorités de l’arrondissement 10 se sont rendus, dans la matinée, sur les lieux selon les manifestants. La délégation était conduite par le Président de la délégation spéciale (PDS), Augustin Kaboré. Elle a préconisé le dialogue pour la résolution du problème.

Louis Gaméné, riverain

Contactés, les autorités de l’arrondissement confirment en effet que le problème est réel. Et que des démarches ont effectivement été entamées pour la réduction du nombre d’accidents de circulation. Mais la concrétisation des actes prend du temps. Les autorités de l’arrondissement 10 affirment avoir transmis le message des populations à la commune de Ouagadougou depuis longtemps.

Selon les premiers responsables de l’arrondissement, les manifestants, rencontrés ce 24 septembre, se sont montrés réticents au dialogue. “Après notre départ du lieu de la manifestation, le Président de la délégation spéciale a même envoyé un émissaire auprès des manifestants”, affirme un proche du PDS. L’objectif était de les convier à une réunion d’urgence avec les techniciens. Mais les manifestants se sont désistés, confient les autorités de l’arrondissement 10. “Les techniciens ont patienté pendant plus d’une heure mais les riverains ne se sont pas présentés”. Mais pour ces derniers, la solution est toute simple : déployer les techniciens sur place pour la mise en place des ralentisseurs en attendant la suite de la procédure.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page