Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est exprimé ce 25 septembre à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ancien opposant de Macky Sall se veut rassembleur. Il a appelé à l’unité, à la paix et à la justice. Mais également au respect de la “dignité humaine”. “Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel”, a-t-il déclaré. Avant de mettre en garde contre toute exploitation du sol sahélien à des fins de “confrontation géopolitique”.
“Des groupes terroristes sèment la terreur, pillent et tuent des populations civiles innocentes”, déplore le Chef d’État sénégalais.
Selon lui, cette région, autrefois stable, est “désormais en proie à une violence quotidienne, tandis que les Nations Unies, et particulièrement le Conseil de sécurité, restent trop souvent inertes”.
“De même, nous ne pouvons pas accepter que le Sahel devienne le théâtre de rivalités de puissances étrangères dont les affrontements ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région”, a-t-il lancé.
Fin juillet 2024, des autorités militaires ukrainiennes ont affiché leur implication dans des attaques perpétrées par des groupes armés au Nord-Mali. Ces attaques étaient orientées contre les Forces armées maliennes et des supplétifs du groupe paramilitaire russe Wagner.
“Les rebelles ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes [les soldats de l’ex-Wagner]”, avait déclaré Andrii Yusov, le porte-parole du GUR, service de renseignement militaire de l’Ukraine. En clair, le conflit opposant la Russie et l’Ukraine s’est déporté au Mali durant cette attaque. Conséquence : rupture des relations diplomatiques entre le Mali et l’Ukraine. Et c’est à propos de cette “exportation de la guerre” que le dirigeant sénégalais sonne la fin de la récréation.
Selon lui, la paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale. Il est alors impératif, poursuit-il, que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale.
“Nous vivons dans un monde troublé, où les principes de la Charte des Nations Unies, qui prônent l’égalité, la justice et le respect des droits humains, sont chaque jour mis à mal”, a-t-il relevé. Ainsi, il invite le monde à “se regarder en face, sans complaisance”. Car, dit-il, “les valeurs que nous avons juré de défendre sont piétinées dans plusieurs régions du globe”.
“Si nous voulons éloigner le spectre de la guerre et œuvrer à l’avènement d’un monde meilleur, alors il est temps de changer de paradigmes”, a-t-il préconisé.
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