Le dossier a été appelé ce matin lors de la session extraordinaire du pôle économique et financier (ECOFI) du Tribunal de grande instance Ouaga 1. Les protagonistes de cette affaire étaient bien là. A l’exception de Salifou Ouédraogo, absent, selon son avocat, pour raison de santé. Amidou Tiegnan, Philippe Bayoulou et Pétronille Tarpaga étaient, eux, à la barre. Chefs d’accusation : « Détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, blanchiment de capitaux ». Le préjudice pour l’Etat est estimé à plus de trois milliards FCFA.
Le dossier a finalement été reporté au 26 novembre. Raison invoquée : permettre au prévenu malade de se rétablir et de participer convenablement au procès.
Le Procureur du Faso près le TGI Ouaga 1 avait révélé, le 8 novembre dernier, certains pans de l’affaire. Hamidou Tiégnan était, dit-il, responsable la gestion d’un compte Trésor du ministère intitulé « Renforcement de la protection sociale (PRO-SOC) ». Un compte dont les fonds étaient destinés aux personnes déplacées internes (PDI). Tiégnan aurait « imité et reproduit les signatures de ses supérieurs hiérarchiques afin d’émettre des chèques-Trésor à son nom ou au nom d’un complice ». Créant ainsi des « états financiers fictifs » dans le but de « dissimuler les écarts de comptes ».
Le dossier était prévu pour être jugé ce matin. Mais ce sera finalement dans une dizaine de jours. Au total, douze dossiers de « crimes économiques et financiers », impliquant plus de 102 personnes, seront épluchés au cours de la session extraordinaire du Pôle ECOFI, programmée finalement du 18 au 30 novembre.