Le procès relatif au détournement présumé de « plus de 3 milliards FCFA » au ministère de l’Action humanitaire, prévu aujourd’hui, aura finalement lieu vendredi. Motif invoqué : la santé de l’un des acteurs clés de l’affaire, Amidou Tiégnan, se serait « dégradé ». Le tribunal a donc décidé, pour une bonne administration de la justice, de renvoyer le dossier.
L’affaire a défrayé la chronique il y a quelques semaines. D’abord annoncée par le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, parlant de « malfrats » qui auraient détournés « plusieurs milliards de francs CFA ». Puis le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, Blaise Bazié, qui apporte des précisions : Hamidou Tiégnan était, dit-il, responsable la gestion d’un compte Trésor du ministère intitulé « Renforcement de la protection sociale (PRO-SOC) ». Un compte dont les fonds étaient destinés aux personnes déplacées internes (PDI). Tiégnan aurait « imité et reproduit les signatures de ses supérieurs hiérarchiques afin d’émettre des chèques-Trésor à son nom ou au nom d’un complice ». Créant ainsi des « états financiers fictifs » dans le but de « dissimuler les écarts de comptes ».
Ce matin, les prévenus étaient à la barre. Sauf que le principal protagoniste, Hamidou Tiégnan, a évoqué un problème de santé. Cette situation a suscité des commentaires controversés devant le tribunal. Il a fallu faire appel au service de santé de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour avoir le cœur net. Selon le juge qui rapporte les « résultats » d’une consultation spontanée, la tension artérielle du prévenu était élevée. Mais son état général a été jugé « passable ». Les médecins auraient « également indiqué que son état nécessitait un repos de 48h ». Et qu’une prise en charge dans un centre de santé plus adapté était nécessaire.
Le tribunal, après avoir écouté les différentes parties, a décidé de renvoyer le dossier au 29 novembre. « Pour une bonne administration de la justice », a-t-il indiqué.
Le prévenu malade a été renvoyé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou en attendant son transfert dans un centre de santé approprié.
A la première audience le 15 novembre dernier, l’un des prévenus, Salifou Ouédraogo, avait également invoqué des problèmes de santé. Le dossier avait finalement été reporté à ce 26 novembre. Pour permettre, dit-on, au « prévenu malade » de se rétablir et de participer convenablement au procès.
Quatre agents du ministère poursuivis pour « détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, blanchiment de capitaux ». Il s’agit de Amidou Tiégnan, Salifou Ouédraogo, Philippe Bayoulou et Petroné Ouédraogo/Tarpaga.