Il s’accroche, s’accroche et s’accroche ! Pas question de lâcher prise. Le Président français, Emmanuel Macron, a annoncé, ce jeudi soir, qu’il nommera, « dans les prochains jours, un Premier ministre ». Et que lui, Macron, bien que secoué par la tempête politique relative à la motion de censure votée hier à l’Assemblée nationale contre le Premier ministre et son gouvernement, ne démissionnerait pas avant la fin de son mandat.
« Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l’Etat », a-t-il souligné. En clair, malgré le tourbillon politique dans lequel il vogue, il ne démissionnera pas de ses fonctions. D’ailleurs, il espère recoller les morceaux dans les prochains jours. « Je chargerai le nouveau Premier ministre de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer », a-t-il déclaré.
Et comme, à l’évidence, il sera difficile de voter « un budget 2025 en bonne et due forme », il annonce « une loi de finances spéciale » qui sera déposée au Parlement avant mi-décembre pour « la continuité des services publics et la vie du pays ». Et là aussi, il fonde ses espoirs sur les députés. « Cette loi de Finances appliquera pour 2025 les choix de 2024, et j’espère bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter », a-t-il ajouté.
Il affirme être quelque peu responsable de la situation. Même s’il refuse de porter seul la croix. La dissolution, en juin dernier, de l’Assemblée nationale « n’a pas été comprise », « c’est ma responsabilité », a-t-il reconnu. Tout en précisant que l’après législatives exigeait « une nouvelle organisation politique ». Et sur ce point, les choses n’ont pas marché comme prévu.
Il aurait tant aimé, au regard des « concessions » faites pendant le débat budgétaire, que son Premier ministre, Michel Barnier, ne soit pas censuré. Mais c’était mal connaitre les oppositions de gauche et d’extrême droite qui se sont ligués au sein du Nouveau Front populaire (NFP) pour faire tomber le gouvernement. Pour Emmanuel Macron, « l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain ».
Il essaie, à présent, de remettre les cartes en ordre. Et de se faire une nouvelle santé politique. Mais il y a une inconnue. En se rasant chaque matin, il se demande sans doute ce que l’opposition, et les Français en général, lui réservent « encore ». Et ça semble compliqué. Car, en la matière, un plus un ne font pas forcément deux. La réalité, c’est que le navire de la Présidence a pris un peu d’eau. Il avance, à l’image d’un bateau ivre, vers le rocher. Macron réussira-t-il à reprendre véritablement le contrôle de la situation ? Affaire à suivre.