Le Burkina Faso fait partie des pays sahéliens dont les populations sont confrontées à la crise humanitaire. Du fait du déplacement des populations, causé par l’insécurité, ces pays assistent à une baisse de la production agricole, à l’inaccessibilité des produits de premières nécessités causée par l’inflation et, le plus souvent, à un retard de ravitaillement.
A la date du 31 décembre 2022, le Burkina Faso comptait 1 882 391 personnes déplacées internes. Les populations qui sont dans les zones à fort défi sécuritaire font face à la famine. Entre octobre et décembre 2022, près de 5,3 millions de personnes étaient dans un besoin d’assistance alimentaire au Sahel central (Burkina, Mali, Niger). A travers un plaidoyer, l’ONG OXFAM rappelle la nécessité de prendre des mesures urgentes et durables pour soulager ces personnes.
Suite à la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel central, plus de 2 millions de personnes déplacées internes ploient sous une crise humanitaire sans précèdent. Selon le plaidoyer d’OXFAM, « environ 7,6 millions de personnes seront dans le besoin d’assistance alimentaire au Sahel central si des mesures urgentes ne sont pas prises durant la période de soudure 2023 ». D’où la nécessité de « s’attaquer aux causes profondes en soutenant l’émergence d’un secteur agricole qui prenne en compte les plus vulnérables et qui mette en priorité la souveraineté alimentaire du Sahel », pour contrer cette crise. Sans une solution durable, ces populations vont céder face à la pression de la famine.
Renforcer, étendre et adapter les filets sociaux de sécurité alimentaire aux nouvelles vulnérabilités et contextes de crise pour vaincre la famine
Pour sortir du cercle vicieux de la faim, OXFAM préconise aux gouvernants nationaux de fournir à temps une aide d’urgence aux plus vulnérables, en particulier les enfants, les femmes, les jeunes et les personnes déplacées internes pour sauver des vies tout en les accompagnant dans la reconstruction de leurs moyens d’existence ; de soutenir les populations dans l’exercice d’activités de production de contre-saison à travers l’aménagement de périmètres et la mobilisation de l’eau, la reconstitution du cheptel et l’accompagnement dans l’accès aux facteurs de production.
OXFAM préconise également de soutenir les personnes vulnérables et les femmes, en particulier dans le besoin d’assistance alimentaire, avec des activités génératrices de revenus pour leur permettre de subvenir à leurs besoins ; d’investir dans l’agriculture ; et d’identifier et mettre en œuvre des solutions durables aux causes structurelles de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Aux partenaires internationaux et bailleurs, elle les invite à financer les plans de réponse humanitaire afin de répondre aux besoins urgents des populations vulnérables, à apporter à temps une assistance d’urgence durant la période de soudure aux personnes vulnérables et PDI (Personne déplacée interne) pour leur permettre de se nourrir et de produire. Elle les invite aussi à financer des projets de résilience pour favoriser des cultures de contre-saisons et des projets de triple nexus Humanitaire, Développement et paix.
OXFAM invite par ailleurs les organisations sous régionales à veiller à l’application effective, par les Etats, des textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et des biens, dont les produits alimentaires et la mobilité pastorale.