Le rendez-vous du cinéma panafricain s’annonce dans un climat de crise sécuritaire. Placé sous le thème : « Cinémas d’Afrique et culture de la paix », l’édition 2023 du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) s’apparente à une volonté ferme du peuple burkinabè à vaincre la fatalité terroriste et de relever le défi de la construction de la paix.
La 28ᵉ édition du FESPACO s’ouvre le 25 février 2023. Du thème central aux œuvres retenues en passant par le pays invité d’honneur, tous les préparatifs de cette édition renvoient au désir du peuple burkinabè de retrouver la paix et la cohésion sociale d’antan. Le thème retenu pour cette édition rappelle la nécessité de promouvoir, par le cinéma, la lutte contre l’extrémisme violent et le retour de la paix, l’unité nationale et la réconciliation. Ce sont d’ailleurs des thématiques dont traite l’un des films en lice pour l’Etalon d’Or de Yennenga, « Sira » d’Apolline Traoré.
Avec comme pays d’honneur le Mali, un pays voisin qui vit les mêmes réalités que le Burkina, le FESPACO 2023 envoie également un message fort de solidarité entre deux peuples aux destins communs. Durant les jours du FESPACO, les deux pays vont sans doute renforcer leurs liens tant au niveau culturel, diplomatique que sécuritaire. En effet, le Burkina, par la voix de son Premier ministre, Me Kyelem de Tambèla, a exprimé le souhait de voir naître une fédération entre les deux pays lors d’une visite à Bamako le 31 janvier 2023. A la suite de cette visite, le ministre chargé des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a été reçu à Ouagadougou par son homologue Olivia Rouamba afin d’approfondir cette idée.
Pourtant, selon certaines sources, il était prévu à cette édition comme pays invité d’honneur, le Togo. Mais il a été annoncé, le 2 février 2023, que ce serait le Mali. « Il n’y a pas meilleur partenaire que le Mali, pour être invité d’honneur », avait justifié Fidèle Tamini, président du Comité national d’organisation du FESPACO. Est-ce une coïncidence ? Certainement pas. D’un point de vue stratégique, le Burkina aurait beaucoup à gagner dans cette collaboration avec le Mali. Étant confronté aux mêmes défis sécuritaires, politiques et sociaux, les deux pays partagent le même dessein : vaincre le terrorisme et recouvrer la paix.
Cette année, aucun film malien n’est en lice pour l’Étalon d’Or de Yennenga. Néanmoins, le Mali compte le plus grand nombre de films sélectionnés dans diverses catégories : un total de dix productions.