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Mali : Un journaliste placé sous mandat de dépôt pour “atteinte au crédit de la justice”  

Afouseini Togo, directeur de publication de l’hebdomadaire malien Le Canard de la Venise, a été placé sous mandat de dépôt ce 9 avril par le Pôle de lutte contre la cybercriminalité. Son jugement est prévu le 12 juin prochain. Cette procédure, selon des sources médiatiques maliennes, serait liée à un article publié dans le dernier numéro du journal, portant sur la justice malienne.

Alfouseini Togo a été écroué pour avoir tenu des propos critiques contre la justice malienne. En effet, selon le parquet, trois chefs d’accusation ont été retenus contre lui : atteinte au crédit de la justice, trouble à l’ordre public et diffamation.

De façon concrète, il est reproché à ce journaliste d’avoir tenu des propos critiques contre le ministre de la Justice malienne, Mamoudou Kassogué, et le pôle de lutte contre la cybercriminalité dans un article intitulé “La justice malienne ou le mal du siècle : la bourde du ministre Mamoudou Kassogué”.

Dans cet article, Alfouseini Togo remet en cause notamment des chiffres avancés par le ministre selon lesquels l’indice de confiance en la justice malienne est passé de 30% à 70% en 2024.

Selon une source judiciaire citée par l’AFP, le journaliste “a traité les gens du pôle d’incompétents, de corrompus [et] n’épargne pas le ministre” de la Justice.

Il a été arrêté puis placé sous “mandat de dépôt” après son audition par le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité, a affirmé à l’Agence France-Presse Chiaka Doumbia, reporter dans le même journal.

Son incarcération a été confirmée par le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, qui a assuré que la corporation “travaillait déjà à le faire sortir de prison”.

L’arrestation Alfouseini Togo intervient dans un contexte où les régimes militaires dans l’espace sahélien estime que les productions journalistiques peuvent être un obstacle à la lutte contre le terrorisme et le combat pour “la souveraineté”. Dans ce sens, plusieurs médias comme Joliba TV au Mali ont été suspendus et des journalistes incarcérés ou conduits au front.

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