Les médias français « Libération » et « Le Monde » ont protesté contre l’expulsion de leurs correspondantes Agnès Faivre et Sophie Douce. Les journalistes ont été déclarées persona non grata quelques jours après la publication d’un article sur une vidéo qui montrerait des exécutions contre des enfants dans une caserne militaire à Ouahigouya. Pour les deux médias, l’expulsion des journalistes « marque un recul majeur de la liberté d’informer sur la situation au Burkina Faso ».
Dans son enquête publiée le 27 mars 2023, le journal « Libération » indique que des enfants ont été exécutés « par des soldats burkinabè« . Cet article a choqué le gouvernement burkinabè qui a pointé du doigt le manque de professionnalisme du média. Pour lui, cette vidéo constitue une tentative du journal « Libération » de mettre à mal le vivre-ensemble. A cet effet, les correspondantes de « Libération » et « Le Monde » ont été auditionnées le 31 mars à la Sûreté d’Etat. A l’issue de leur audition, elles ont été sommées de quitter le pays dans un délai de 24 heures.
Les deux médias ont « condamné avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire » du gouvernement burkinabè. Selon eux, il s’agit de la « dernière tentative en date de la junte au pouvoir de faire taire la presse indépendante, étrangère, mais aussi locale ». Tout en protestant contre la décision du gouvernement, ils « demandent aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d’une information indépendante dans le pays ».
L’expulsion des journalistes Agnès Faivre et Sophie Douce intervient quelques jours après la suspension de la diffusion des programmes de France 24 sur le territoire burkinabè. Avant la suspension de France 24, les autorités de transition avaient également interdit la diffusion de Radio France Internationale (RFI) sur le territoire.
Des journalistes burkinabè indexés
Depuis quelques heures, des informations sur une possible implication des journalistes Laminé Traoré, Hyacinthe Sanou et Boukari Ouoba circulent sur les réseaux sociaux. Ces derniers sont accusés d’être des complices des journalistes français Agnès Faivre et Sophie Douce. Face à ces accusations, ils ont réfuté toute implication dans la présente affaire. Selon eux, il s’agit de machinations et de montages grotesques. Par ailleurs, Hyacinthe Sanou a annoncé avoir saisi les juridictions compétentes pour situer les responsabilités. Les deux autres envisagent aussi faire de même.
En rappel, Intervenant sur le plateau de France 24, un journaliste du journal « Libération » a indiqué avoir reçu d’une source anonyme la vidéo sur l’exécution des enfants.
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