La Croix-rouge burkinabè et ses partenaires ont procédé ce 6 avril 2023 à Ouagadougou au lancement du plan de réponse à la crise alimentaire au Burkina. D’une valeur de 11,5 milliards FCFA, ce plan de réponse va permettre de prendre en charge 50 000 ménages, soit environ 350 000 personnes affectées par l’insécurité alimentaire au Burkina.
Les conflits armés et les aléas climatiques ont entraîné un accroissement des besoins humanitaires au Burkina Faso. Environ 10 % de la population vivent dans une situation de faim, selon le cadre harmonisé sur la situation humanitaire. En appui aux efforts consentis par le gouvernement, la Croix-rouge se donne pour principal objectif d’octroyer la sécurité alimentaire durable aux personnes souffrant de la faim, à travers son plan de réponse. Cette stratégie vise la prise en charge de 350 000 personnes dans 12 provinces dans les régions du Sahel, Centre-Nord, Nord, Est et de la Boucle du Mouhoun.
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Selon Lazare Zoungrana, Secrétaire général de la Croix-rouge burkinabè, cette intervention repose sur cinq piliers. Il s’agit notamment de l’amélioration de la quantité et de la qualité de nourriture consommée par les ménages et les individus affectés, le renforcement des moyens d’existence (actifs productifs et activités génératrices de revenus des ménages touchés), le renforcement des interventions nutritionnelles et l’assainissement du cadre de vie des couches vulnérables.
Pour Thierry Balloy, Chef de cluster Niamey de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-rouge et Croissant-rouge (IRFC), la situation alimentaire, marquée par le déplacement de près de deux millions de personnes, nécessite l’intervention de tous. Pour lui, la Croix-rouge entend joindre des actions de plus long terme au moyen d’activités intégrées pour renforcer la résilience des communautés. Pour ce faire, l’accent sera mis sur l’amélioration durable de leurs moyens d’existence, la réduction des risques de catastrophes, le soutien à la santé et à la nutrition, ainsi que des services d’approvisionnement en eau.
La ministre optimiste face à l’engouement des acteurs
La ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé, salue le geste des partenaires. A l’en croire, le besoin humanitaire établi par le gouvernement est estimé à 335 milliards FCFA pour l’assistance de 3,7 millions de personnes vulnérables. « La mobilisation de ces différentes ressources financières nécessite l’intervention des différents partenaires dont l’Etat, les collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers« , déclare-t-elle.
Nandy Somé se dit optimiste face à l’engouement des acteurs pour venir en aide au Burkina Faso dans le contexte difficile actuel, même si beaucoup reste à faire. Cependant, elle révèle certaines insuffisances que les acteurs doivent prendre en compte pour une réponse rapide et efficace. Il s’agit de la fragmentation des interventions, la faible coordination des interventions, l’absence de traçabilité et de transparence, et de recevabilité dans la mise en œuvre des actions humanitaires. À cet effet, elle interpelle les acteurs humanitaires au respect des normes et des principes d’intervention.
En rappel, le plan de réponse a été lancé en octobre 2022 et se poursuit jusqu’en décembre 2023. Près de 7 milliards FCFA ont déjà été mobilisés et ont permis de prendre en charge 172 000 personnes.