Après plusieurs mois sous le joug des groupes armés, Solenzo, la capitale provinciale des Banwa, a retrouvé son sourire d’autrefois. La libération de la ville de Solenzo et le retour de l’administration sont un ouf de soulagement pour la population. Selon plusieurs témoignages, la vie à Solenzo reprend progressivement. Joints au téléphone, certains habitants rassurent du retour de la tranquillité dans la ville, même s’il y a toujours un peu de peur.
La ville de Solenzo est située dans la Boucle de Mouhoun. Longtemps sous l’emprise des groupes armés, elle a été libérée à la veille de la célébration de la fête nationale en décembre 2022, suite à l’opération « FELEHO » en langue fulfuldé qui signifie « reprendre son bien ». Plusieurs structures administratives publiques avaient fermé leurs portes et la ville s’était vidée de ses habitants fuyant les attaques.
Trois mois après la reprise de Solenzo, la quiétude s’installe peu à peu. Selon les témoignages des habitants recueillis par 24heures.bf, Solenzo retrouve son animation d’autrefois et la joie de vivre est revenu. « Suite aux attaques, j’étais venu à Ouagadougou avec la grande famille. Maintenant, je suis retourné à Solenzo et je puis vous rassurer que pour le moment ça va, surtout avec la présence des forces combattantes », confie un instituteur joint au téléphone.
L’espoir de revivre est donc permis pour les habitants de Solenzo. Awa, un nom d’emprunt, ne cache pas ses sentiments : « Au début, j’avais tellement peur de revenir. Mais plusieurs de mes connaissances m’ont rassuré de la quiétude. Je suis revenue, il n’y a pas longtemps, mais je ne me plains pas, même si j’ai peur que les attaques recommencent. Nos FDS sont vraiment à féliciter ».
M. Rasmané, autochtone de la ville de Solenzo, était resté sur place. « Je voyais certains fuir, mais moi, j’ai décidé d’y rester. La ville était morte et vivait dans un abîme total. La nuit, on ne pouvait pas dormir profondément, il suffisait qu’une assiette tombe pour que le sommeil fuit. Mais actuellement, on peut dormir puisque l’armée veille sur nous. Je suis très content d’eux et je remercie les FDS », affirme-t-il.
A l’instar de Solenzo, les autres localités touchées par la menace terroriste méritent de revivre des moments de quiétude. C’est l’ambition du gouvernement de transition qui œuvre pour la reconquête du territoire national. Mais la bataille est rude sur le terrain et de plus en plus, les populations civiles fuient les zones de combats. Selon les derniers chiffres officiels, le Burkina Faso compte près de deux millions de personnes déplacées internes. Un défi humanitaire important pour le pays.