Selon une étude conjointe menée par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), le Fond des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), 42 000 personnes connaîtront des niveaux de faim catastrophiques d’ici juin 2023 au Burkina Faso. Selon cette étude, l’insécurité alimentaire aiguë est en passe d’atteindre son niveau le plus élevé depuis 10 ans en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
L’impact de la crise sécuritaire combinée aux changements climatiques, aux effets de la Covid-19 et à la hausse du prix des denrées alimentaires contribue à aggraver la faim et la malnutrition dans une partie de l’Afrique. Selon l’étude menée par les quatre organisations, « pour la première fois au Sahel, 45 000 personnes connaitront des niveaux de faim catastrophiques à un pas de la famine, dont 42 000 au Burkina Faso et 2 500 au Mali« .
Les facteurs aggravants de cette situation, selon l’étude, sont les déplacements de population dus au terrorisme, entraînant une réduction de l’accès aux services sociaux essentiels (santé, nutrition, WASH, protection sociale) et affectant négativement les pratiques de soins. Le rapport explique que durant la période 2019-2023, les incidents de sécurité ont augmenté de 79 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, provoquant des déplacements massifs de populations et perturbant l’accès aux terres agricoles et au fourrage.
48 millions de personnes auront besoin d’aide alimentaire durant la période de soudure d’août 2023
L’analyse de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2023 indique que le nombre de personnes n’ayant pas un accès régulier à des aliments sains et nutritifs devrait atteindre 48 millions pendant la période de soudure de juin à août 2023, soit un quadruplement au cours des cinq dernières années. Cette situation se traduit par une tendance à long terme vers une expansion géographique de l’insécurité alimentaire dans la région ouest africaine et centrale.
« L’aggravation de la situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique de l’Ouest est tout simplement déchirante. Il est crucial d’investir massivement dans le renforcement des capacités des communautés et des individus à résister aux chocs, tout en donnant la priorité aux solutions locales et à long terme en matière de production alimentaire, de transformation et d’accès pour les groupes vulnérables », déclare Chris Nikoi, Directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest.
Au regard de la dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle, les organisations humanitaires qui ont mené l’étude renouvellent leur appel aux différents partenaires pour qu’ils soutiennent les gouvernants dans la mise en place de plans de réponse alimentaire d’urgence.