L’attaque de Moura qui a eu lieu du 27 au 31 mars 2022 continue de faire couler beaucoup d’encre. Amnesty International a interpellé la Cour pénale internationale (CPI), sur le cas de Moura. « Au moins 500 personnes » ont été exécutées selon le rapport du Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH). Une attaque que l’organisation considère comme l’événement le plus meurtrier contre des civils depuis le début du conflit en 2012.
Le Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH) a publié le 12 mai 2023 son rapport sur l’attaque de Moura, au Mali. Au terme de ce rapport, le HCDH conclut qu’au moins 500 personnes ont été exécutées de manière extrajudiciaire par les forces armées maliennes et leurs alliés étrangers.
Malgré le démenti des autorités maliennes précisant qu’ « aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie durant l’opération », Amnesty International estime que « le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme constitue une étape cruciale pour la manifestation de la vérité sur les atrocités commises à Moura et doit contribuer au droit des victimes à la justice ».
« Nous dénonçons l’impunité ambiante au Mali et la poursuite des violences par les parties belligérantes contre les populations civiles du centre du pays en particulier », a déclaré la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International, Samira Daoud. Elle a également rappelé aux parties en conflit au Mali qu’elles « ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire. Les crimes visant les civils, tels que les exécutions extrajudiciaires, les viols et autres violences sexuelles, sont absolument prohibés ». Par conséquent, elle interpelle « l’attention de la Cour pénale internationale, qui a une enquête ouverte sur la situation au Mali, sur le cas de Moura ».
Le 15 mai 2023, le gouvernement burkinabè a apporté son soutien à son pays « frère », le Mali. Il s’est étonné du contenu du rapport des Nations Unies. Il a ainsi réaffirmé son « engagement solidaire » aux côtés du gouvernement malien de transition « dans la lutte collective » contre le terrorisme.