Le gouvernement burkinabè a validé, ce 31 mai, l’initiative présidentielle pour la production agricole 2023-2024. D’un coût estimé à plus de 22 milliards de francs CFA, elle «va mobiliser plus de 1000 militaires, plus de 2000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et plus de 4 000 personnes déplacées internes (PDI)». Environ 190 000 tonnes de céréales et de légumes sont attendues pour la campagne 2023-2024.
«A la lumière de la situation sécuritaire et au regard des enjeux pour notre sécurité alimentaire liée à cette campagne agricole qui se profile, le chef de l’Etat a voulu, à travers cette initiative, impliquer les forces combattantes dans la production agricole afin qu’on ait les capacités d’assurer la sécurité d’un certain nombre de sites pour la production», indique Jean Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement.
La situation sécuritaire a entraîné la dégradation de la situation humanitaire. Cela se manifeste par une crise alimentaire. En effet, le ministre de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, Dr Dénis Ouédraogo, a annoncé un déficit brut de 72 387 tonnes de céréales en 2022, dans 5 régions du pays. Au cours du premier Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année 2023 de son département, il a notifié que la persistance des attaques terroristes, les changements climatiques, la perte d’importants effectifs de volailles et les attaques parasitaires sont entre autres les maux qui ont fortement impacté la production céréalière.
Cette initiative présidentielle va engager plusieurs acteurs afin d’œuvrer pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, plus de 1000 militaires, plus de 2000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et plus de 4 000 personnes déplacées internes (PDI) seront mobilisés pour la mise en œuvre de cette Initiative. Selon Jean Emmanuel Ouédraogo, « des mécanismes sont en train d’être étudiés pour mettre à contribution les détenus».
Pour le porte-parole du gouvernement, l’adoption de cette initiative va permettre de produire environ 190 000 tonnes de céréales et de légumes sur plus de 11 000 hectares. Elle comprend trois composantes. Il s’agit de l’initiative d’urgence pour l’intensification de la riziculture qui concernera 4 000 hectares et du Programme alimentaire militaire du Burkina qui mobilisera 3 500 hectares. La dernière composante concerne la production de défense de la patrie contre l’insécurité alimentaire qui va concerner aussi 3 500 hectares.
A l’en croire, cette initiative sera mise en œuvre par le Bureau national des grands projets, une structure rattachée à la présidence du Faso.