Une fois de plus, Alain Traoré alias « Alain Alain » est appelé à la barre, pour répondre cette fois d’une conversation téléphonique entre lui et l’activiste Naïm Touré. Face aux faits, Alain Traoré laisse entendre qu’il s’agit d’une conversation dans laquelle il donne son opinion sur la situation nationale.
« J’espère qu’on aura un bon samaritain d’ici là pour sauver le coup », écrit Naïm Touré. « Vivement que quelqu’un de l’intérieur le fasse tomber. Ça va péter dans ce pays », répond Alain Alain. Au regard de ces messages, le prévenu soutient qu’il n’est pas question de haine mais de son opinion sur la situation nationale. « C’est mon opinion sur la situation nationale et souhaiter que le président tombe ne signifie pas que j’ai les moyens de faire tomber le président », s’exclame-t-il.
Selon lui, son point de vue sur la situation nationale et sur la transition n’a jamais été caché. « Ce que je pense de la transition et du président, je l’ai dit à Naïm Touré et à plusieurs personnes », affirmet-il.
« Vous souhaitez qu’il tombe? », interroge le procureur. Il répond : « je peux le souhaiter mais ne pas avoir les moyens de le faire. C’est ma façon de voir les choses. C’est une manière pour moi de dire ce que je pense ». Une réaction mal perçue par le procureur qui ne manque pas de le faire savoir. « Le ministère public ne veut pas parler des chroniques. Monsieur Alain, animer c’est sa profession », indique le procureur en haussant le ton.
Me Latif Dabo, avocat de Lookmann Sawadogo et de Alain Alain, vient à la rescousse de son client. Il souhaite que le ministère public s’en tienne aux accusations. L’intervention du président du tribunal a permis de dissiper la tension entre le procureur et Me Latif Dabo. « Que chacun joue son rôle », indique le président.
Après des concertations entre les différentes parties, le tribunal a renvoyé le procès pour ce samedi 24 juin à 9h. Cette séance sera consacrée aux réquisition du procureur et aux plaidoiries des avocats.