L’ex-président des prestataires immobiliers des Hauts-Bassins, Éric Kientega, a comparu ce 7 juillet devant les juges du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Il est poursuivi par son pasteur pour des faits d’escroquerie et de blanchiment de capitaux.
Les faits remontent à 2013. Le pasteur approche le promoteur immobilier dans le but d’obtenir deux parcelles. Une à usage d’habitation et l’autre à usage commercial. Les prix d’acquisition de ces terrains sont respectivement 900 000 FCFA et 7 000 000 FCFA. Le problème survient quand le pasteur, Job Ilboudo, essaie d’établir les autres documents au Service des impôts.
« Quand j’ai amené la lettre d’attribution que Éric Kientega m’a remise, les agents des Impôts m’ont dit que le terrain était déjà attribué à quelqu’un d’autre. Je l’ai donc appelé pour mieux comprendre. Il m’a notifié qu’il va voir ce qu’il peut faire. Après avoir attendu pendant longtemps, j’ai décidé de porter plainte », relate le pasteur Job Ilboudo.
À la barre, l’ex-président des prestataires immobiliers des Hauts-Bassins, Éric Kientega, ne reconnaît pas les faits. Selon lui, les termes du contrat étaient clairs dès le départ. « Pour ce qui concerne la parcelle à usage d’habitation, j’avais signé une décharge dans laquelle j’ai promis de lui rembourser ses 900 000 FCFA s’il n’avait pas son terrain. Mais il n’a jamais réclamé cette somme. Pour ce qui concerne la parcelle à usage commercial, mon travail était de lui remettre simplement la lettre d’attribution. Chose qui a été faite« , indique M. Kientega, avant d’ajouter qu’il revenait au pasteur de se charger des autres procédures.
Le pasteur Ilboudo a effectivement reçu la lettre d’attribution en 2013. Mais il a commencé les démarches pour l’acquisition des autres titres au niveau des Impôts en 2016. Le tribunal estime que pendant cette longue période d’inaction de M. Ilboudo, la parcelle a « naturellement » été mise à la disposition de quelqu’un d’autre pour être mise en valeur. Sur ce point, le plaignant rétorque : « J’attendais de solder la totalité des 7 millions avant de commencer les procédures auprès des Impôts« . Devant les juges, le pasteur Job Ilboudo réclame la somme de 7 300 000 FCFA pour réparation.
Mais selon le parquet, les infractions d’escroquerie et de blanchiment de capitaux ne sont pas constituées. Pour le ministère public, la poursuite des autres démarches en dehors de la lettre d’attribution ne faisait pas partie des missions du promoteur immobilier. De ce fait, il ne saurait être poursuivi pour ces faits. Le ministère public demande donc la relaxe de M. Kientega.
Le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, décide de relaxer le promoteur immobilier pour infractions non constituées. La réclamation formulée par le pasteur est irrecevable selon le juge. Le plaignant a 15 jours pour faire appel s’il n’est pas satisfait de la décision de justice.