La situation sécuritaire a conduit à la fermeture d’écoles, à la destruction d’infrastructures et au déplacement de milliers de personnes. Pour y faire face, le Burkina Faso bénéficie d’une aide humanitaire à travers des organismes onusiens et des ONG. Cette aide provient principalement de certaines institutions telle l’Union européenne. En juin 2023, les fonds alloués pour faire face à la crise humanitaire étaient de 196 millions de dollars US, environ 117 milliards de francs CFA, pour un besoin estimé à 877 millions de dollars US (environ 524 milliards FCFA), selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Malgré les efforts déployés, le montant des fonds reçus pour soutenir les efforts de financement de l’aide humanitaire reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population. Avec un taux d’allocation d’environ 22%, les ONG et organismes onusiens rencontrent des difficultés à soutenir les personnes déplacées internes et vulnérables du pays. Selon les données du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, environ 3,1 millions de personnes sont affectées par la crise. Le secteur le plus affecté est la sécurité alimentaire.
Cette crise humanitaire s’accompagne d’une crise sanitaire qui touche principalement les personnes vulnérables et déplacées internes, estimées à environ deux millions. Le choléra est la principale maladie relevée par le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA)comme potentiel danger pour ces populations.
En matière de crise humanitaire, le Burkina Faso se trouve à la deuxième place après le Nigéria, avec respectivement 3,4 millions de personnes touchées par la crise contre 4,3 millions. Quant aux personnes déplacées internes, le Burkina en dénombre environ 2,1 millions tandis que le Nigéria se retrouve avec 2,2 millions..
Selon un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), produit en juin 2023, la crise humanitaire au Burkina est la plus négligée au monde, principalement parce que les principaux donateurs sont beaucoup plus préoccupés par la guerre en Ukraine. Le manque de financement selon ce rapport résulte également du manque de médiatisation de la crise, contrairement à la crise ukrainienne. Avec moins d’un quart de financement de l’aide humanitaire à la date du 26 juin 2023, il est légitime de se demander si le pays pourra faire face à la crise humanitaire avec si peu de moyens.