La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) du Burkina Faso condamne l’extraction de la guérisseuse Amsétou Nikiema de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), dans une déclaration daté du 31 juillet. La CNDH rappelle à l’exécutif son engagement à respecter les droits humains sur tout le territoire burkinabè.
Rejoignant les voix de plusieurs organisations, la CNDH condamne l’extraction de Amsétou Nikiema de la MACO. Pour elle, cette extraction est « contraire à l’Etat de droit portant atteinte à l’autorité de la justice et à l’égalité des citoyens devant la loi ». Elle exprime son soutien aux acteurs judiciaires et interpelle le gouvernement sur son engagement à garantir les droits humains des Burkinabè.
Tout a commencé avec une vidéo montrant un quinquagénaire violemment agressé par des individus identifiés comme des employés de la « guérisseuse de Komsilga ». Suite à la violence des images, le procureur du Faso par intérim, près le tribunal de grande instance Ouaga II, Abdoul Kader Nagalo, a ordonné une enquête qui a abouti à l’interpellation de neuf personnes, dont Amsétou Nikiema et huit de ses employés, le 28 juillet. Après des interrogatoires, un mandat de dépôt a été émis à leur encontre. Cependant, des militaires ont entravé l’incarcération de la guérisseuse à la MACO.
« Il est très dangereux, pour la justice sociale tant recherchée par les burkinabè, que l’exécutif intervienne d’une manière ou d’une autre pour entraver la procédure judiciaire engagée contre des personnes soupçonnées d’avoir commis, ou d’avoir participé à la commission d’actes répréhensibles par la loi » estime la commission.
Elle lance donc un appel au gouvernement pour permettre la reprise de la procédure judiciaire jusqu’à son aboutissement et mettre en œuvre l’ordre de placement sous main de justice décerné à l’encontre d’Amsétou Nikiema.