Depuis la prise de pouvoir par la junte le 26 juillet au Niger, Reporters sans frontières craint une dégradation de la liberté de presse. Elle dénonce l’action « très nocive » des groupes de soutien à la junte et appelle au respect de la liberté d’informer.
Trois incidents contre des journalistes ont été recensés entre le 27 et le 30 juillet, depuis le coup d’État au Niger. Parmi ces incidents, les correspondants de TV5 Monde, Anne-Fleur Lespiaut, et du quotidien français Le Figaro, Stanislas Poyet, ont reçu « plusieurs menaces verbales » de la part de manifestants alors qu’ils couvraient une manifestation. A travers également un communiqué à la télévision nationale, la junte a annoncé « la suspension jusqu’à nouvel ordre, des médias occidentaux qui relaient des messages de haine et d’intoxication ».
Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, s’inquiète de cette situation. « Les atteintes à la liberté de la presse que nous voyons émerger au Niger sont extrêmement inquiétantes. Il était, jusque-là, le seul pays du Sahel central épargné par la présence de militaires au pouvoir », a-t-il déclaré ce 31 juillet.
Il interpelle la junte à préserver et à respecter le droit à l’information. « Nous l’appelons instamment à veiller à ce qu’aucun journaliste ne soit plus la cible de manifestants et de forces de sécurité dans ce contexte instable que traverse le pays », a-t-il affirmé.