Le Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso (CHUSS) est doté d’une nouvelle centrale de production d’oxygène depuis avril 2023. Cette acquisition se présente comme une « bouffée d’oxygène » pour les dirigeants de l’hôpital et surtout les patients qui payaient, jusque-là, le « lourd tribut » du fait du manque d’oxygène.
Le manque d’oxygène peut avoir des répercussions graves sur la santé des patients, confie le Directeur général du CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso, Dr Seydou Barro. « Nous avons des malades oxygéno-dépendants. C’est-à-dire qu’ils ont nécessairement besoin d’oxygène pendant une période de leur maladie; sinon, ils risquent de perdre la vie. En plus, pour faire des interventions, nous avons forcément besoin d’oxygène. C’est pour dire à quel point l’oxygène est indispensable dans ce CHU de niveau 3« , indique le DG.
Cet hôpital a connu en effet des situations difficiles. De 2015 à 2022, le CHU a été confronté à un problème crucial d’oxygène. La première centrale de production d’oxygène dans ce Centre hospitalier universitaire date de 2008. Au fil des années, avec les problèmes de maintenance, le dispositif a pris un coup. En 2015, suite aux incessantes ruptures de stock, le syndicat des travailleurs de l’hôpital a observé un mouvement d’humeur de 48h pour dénoncer le problème. La production est alors interrompue et confiée à un privée opérant à Ouagadougou, explique le Directeur général. Mais il y avait toujours des problèmes d’approvisionnement. « L’hôpital était dépendant de ce fournisseur. A un certain moment, elle n’arrivait plus, seule, à approvisionner efficacement le CHU. Nous avons alors signé un autre contrat avec une nouvelle société, mais le problème de rupture se posait toujours« , souligne le Directeur général. » Avec l’appui des maintenanciers de ces sociétés, nous avons réussi à redémarrer la première centrale qui était à l’arrêt. Mais la demande en oxygène était très forte. Car cette centrale ne produisait que 20 bouteilles d’oxygène par jour », ajoute-t-il.
Dr Seydou Barro affirme qu’avec l’acquisition de la deuxième centrale, la situation a nettement évolué. La nouvelle centrale a en effet une grande particularité. « Nous n’avons plus besoin de charger les bouteilles et de les transporter dans les services de soins. La centrale est directement connectée aux services d’hospitalisation. Elle reverse directement l’oxygène dans les chambres dédiées à cela. Ces services ont donc de l’oxygène 24h/24« , rassure M. Barro. Certes, tous les services de l’hôpital Souro Sanou ne sont pas encore connectés, reconnaît le Directeur général. Mais « le reste des services est approvisionné par le stock de la première centrale. Présentement, nous pouvons dire que la production en oxygène dépasse de loin nos besoins quotidiens« . Cela permet une prise en charge efficace et efficiente des malades, rassure le DG.
La nouvelle centrale a été offerte, dit-il, par l’UNICEF. Le coût estimatif est de 300 millions de francs FCFA. Selon le Directeur général, le problème d’oxygène est aujourd’hui résolu. Mais le défi majeur est « la maintenance permanente des équipements », dit-il. « Nous avons des contrats de maintenance avec les sociétés MILLS et NOVAIR. Ce sont elles qui s’occuperont de ce volet« .