Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont réagi, ce 11 septembre, à deux affaires majeures : la levée de la suspension des programmes de Radio Oméga et le rejet par la Cour européenne des droits de l’homme, de l’extradition de François Compaoré dans le cadre du dossier Norbert Zongo. Les OPM s’offusquent face au silence du gouvernement concernant la décision relative à l’extradition de François Compaoré.
Les Organisations professionnelles des médias prennent acte de la levée de la « sanction » qui frappait Radio Oméga depuis un mois. Ils soulignent néanmoins que contrairement à ce que dit le communiqué du gouvernement, et selon Radio Oméga elle-même, il n’y a pas eu de demande de médiation. Ils affirment « être entrés en contact avec les responsables de la radio qui ont tenu le même langage ».
L’avocat du média, Me Séraphin Somé, affirme qu’une procédure judiciaire pour excès de pouvoir a été engagée au tribunal administratif et une autre au Conseil supérieur de la communication. « Pour nous, cette décision prise dans l’illégalité sonne comme la mise à mort du Conseil supérieur de la communication », affirme Me Séraphin Somé, Conseil de Radio oméga.
« Nous sommes surpris que cette démarche (la médiation de l’Observatoire burkinabè des médias, ndlr) ait été faite sans même avoir pris le soin de nous aviser », indique Inoussa Ouédraogo, président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP). Il dit ne pas comprendre la médiation engagée par l’OBM. Ce dernier est l’un des signataires de la déclaration des Organisations professionnelles des médias du 11 août 2023 dans laquelle elles reconnaissent, à l’unanimité, qu’Omega n’a commis « aucune faute professionnelle (…) ni du point de vue éthique, ni du point de vue déontologique ».
Concernant le dossier Norbert Zongo, les OPM déplorent le silence des autorités suite à la décision de la Cour européenne des droits de l’homme de rejeter l’extradition de François Compaoré, faute de garanties suffisantes du gouvernement burkinabè pour un procès équitable. « A la lecture de cette décision, il ressort en des termes simples, que la Cour s’oppose, au stade actuel, à l’extradition de M. François Compaoré de la France vers le Burkina Faso. La Cour motive sa décision par le fait que le « second gouvernement de transition », c’est-à-dire le gouvernement du Capitaine Ibrahim Traoré, n’a pas réitéré les garanties d’une bonne justice au cas où François Compaoré serait extradé vers le Burkina Faso », souligne Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB).
« J’ose croire que ce n’est pas vrai. (…) C’est pour cela que j’interpelle le gouvernement à ne pas négliger ce dossier et qu’il nous rassure. (…) Je connais dans ce gouvernement des gens qui ont mené des combats avec nous depuis des années et je pense que la plupart d’entre eux sont des combattants de la liberté », affirme Me Prosper Farama, avocat de ded ayants-droits de feu Norbert Zongo.
Avec les OPM, il plaide pour que ce dossier emblématique demeure une préoccupation majeure des Burkinabè afin que justice soit rendue à Norbert Zongo, assassiné il y a 25 ans.